Entre lui et la sculpture, une grande histoire passionnée et passionnante.
Jeune, talentueux, ambitieux et, surtout, passionné, Mohamed Farès, sculpteur-restaurateur, embellit nos venelles et sublime nos carrefours. Il fait des villes algériennes son musée à ciel ouvert avec ses sculptures qui adoucissent nos humeurs et réjouissent l’oeil, le temps d’une promenade ou d’un passage en voiture. Un travail d’exception qui ne laisse personne insensible, qui émeut et fait de tout instant une excursion artistique.
Il s’appelle Mohamed Farès, de son vrai nom Mohand-Sghir Farès, natif de la ville de Bejaïa, il a le génie de ses convictions pour atteindre l’apothéose et, aussi, l’Art dans ses veines pour vivre. Parce que la nature fait bien les choses, la sculpture l’a choisi pour triompher sous son nom et le pousser à changer de destinée en arpentant – élève assidu – les couloirs de l’école des Beaux-arts pour se spécialiser dans l’art musulman et la miniature.
Très jeune trentenaire, il possède déjà un palmarès impressionnant. Son parcours commence en 2005 lorsqu’il réalise le plafond de la nouvelle aérogare d’Alger, mettant en avant des formes florales, géométriques et arabesques. Les projets se succèdent et le voici dans tout le pays, notamment à Bouia où il traville à une scuplture représentant l’Aigle de l’Atlas et la statue de Lalla Fatma Nsoumer, à Djelfa, il signe un bas-relief racontant la guerre de résistance de l’émir Abdelkader….
Côté coulisses, l’artiste oeuvre dans un modeste atelier, où il nous a reçus pour nous dévoiler ses secrets. Son travail se fait en plusiers étapes : il commence d’abord par élaborer une esquisse avant d’aller au croquis. Mohamed Farès passe ensuite, à la maquette en ronde-bosse, c’est-à-dire le dessin, puis le ferraillage et le modelage de l’argile. Viennent après le moulage suivi du final qui est le coulage. Bronze, taille de la pierre naturelle ou oeuvre en résine polyamide, le sculpteur libère de son geste et de ses mains respirant et inspirant la force et la précision, il donne vie à la matière qui devient, sous nos yeux, des chefs-d’oeuvre infemporels…
Bien qu’il préfère la scumpture animalière, l’artiste touche à tout et aime voir dans son art le charme de sa terre, l’histoire de son peuple et les visages fascinés des admirateurs, cet amoureux de la silhouette, séduit par son mouvement, ne soumet pas son art à une idée mais à la beauté.
O. Fouzia