Lors du défilé Haute Couture de la maison de luxe Dior, Grazia Chiuri, la directrice artistique de la maison met en avant, une fois de plus, la force et le savoir-faire féminin. Avec le leitmotiv de la ligne « What If women ruled the world » (Et si les femmes dirigeaient le monde ?), Maria Grazia a choisi l’œuvre de l’américaine Judy Chicago pour le défilé. Un véritable show qui a célébré la créativité des femmes. La créatrice a puisé son inspiration dans l’art gréco-romain, mais aussi chez les artistes féministes des années 70. Depuis que Maria Grazia Chiuri est en tête de la maison de luxe Dior, le fait de valoriser le pouvoir au féminin lui tient énormément à cœur. Et voilà qu’elle poursuit son chemin toujours dans cette même direction : le lien entre les femmes et la mode.
La collection Dior : inspiration de la Grèce antique
Pendant ce défilé Dior Haute Couture printemps été 2020, la maison a misé sur le thème de la Grèce antique. Les mannequins, à allure majestueuse, se sont glissés dans la peau des déesses telles qu’Athéna. En effet, la créatrice a revisité divers péplums et vêtements antiques et les a présentés sous forme de robe de soirée. Le drapé de sa ligne épurée épouse les mannequins comme des vestes cintrées aux cols amples, au sens intemporel et moderne à la fois.
« C’est quelque chose que vous drapez et attachez vraiment, que vous définissez avec votre corps, qui prend soin de vous. C’est donc très couture, car en couture, nous ne commençons pas par un motif, nous drapons sur un mannequin…Mais je ne voulais pas simplement le faire en robe, je l’ai également appliqué aux tailleurs et aux jupes, car je veux parler de l’héritage de la maison » a-t-elle expliqué.
Pour répondre à son leitmotiv, Maria Grazia dévoile ses mannequins représentant des déesses amazones ou nourricières pour faire référence à la puissance et le pouvoir au féminin. Ces thèmes sont d’ailleurs déjà évoqués par les motifs principaux du défilé, allant des épis de blé doré jusqu’aux talismans.
Un défilé impressionnant au sein d’une installation de Judy Chicago
Le défilé HauteCouture de la collection Dior printemps-été 2020 s’est déroulé au sein du Musée Rodin, dans le jardin The Female Divine, une installation qui a été imaginée et conçue par l’américaine Judy Chicago pour l’occasion. Le décor évoque la féminité divine et le triomphe de la femme qui est maîtresse de ses décisions. On avait affaire à une installation gonflable qui représente le corps d’une déesse, réalisée par Bureau Betak, sur la base d’une sculpture qu’elle a dessinée dans les années 70 mais qui n’a jamais été construite avant le défilé. Il faut rappeler que dans la fin des années 60, Judy Chicago avait pour objectif d’explorer artistiquement ses expériences féminines, notamment dans Womenhouse en 1972, l’exposition qui représentait l’expérience des femmes dans une société discriminante. Cette installation a été équipée de 21 bannières à l’intérieur. Chaque bannière envoyait un message précis, une matière à réflexion concernant la condition de la gent féminine. Le public a été téléporté dans une ambiance unique, avec la lumière dorée et les couleurs des lieux.
Une table monumentale est également venue s’ajouter à ce décor, avec de nombreux symboles. Judy Chicago dévoile, sur cette table, des assiettes qui ont spécialement été conçues pour la maison Dior. Chacune de ces assiettes est embellie avec de belles couleurs, des emblèmes sacrés mettant en avant les déesses mais également le monde artistique de l’artiste. Pour Maria Grazia Chiuri, chaque collection lui permet d’analyser un sujet précis. La collection Dior Printemps-Eté 2020 de la maison renforce donc le savoir-faire haute couture de ses ateliers, et prolonge le lien entre genre et création, corps et couture, féminité et féminisme.