Cocorico ! Bugatti, marque française vient de concevoir une des plus belles voitures de l’histoire de l’automobile. La toute nouvelle hypercar de la marque Alsacienne vient d’être dévoilée : Le Bolide Bugatti.
Allégée, brute, authentique. Avec le concept technologique du Bolide Bugatti, le constructeur français de voitures de luxe présente sa réponse à la question : « Que se passerait-il si Bugatti développait un véhicule radicalement léger autour de l’emblématique moteur W16 de 8,0 litres ? ». L’étude expérimentale du Bolide Bugatti est une hypersportive conçue pour les courses sur circuit – avec un moteur W16 inspiré des véhicules de série comme groupe motopropulseur et une carrosserie minimaliste pour un appui aérodynamique maximal. Ce dernier tient la promesse du niveau de performance ultime de Bugatti.
Le Bolide Bugatti est aussi un concept de véhicule extrême, sans compromis, le plus rapide et le plus léger de la récente histoire de l’entreprise – avec une puissance massique inimaginable de 0,67 kg par cheval-vapeur. C’est la combinaison d’un moteur W16 de 1 850 PS2 et d’un poids de seulement 1 240 kilogrammes qui permet cet exploit. Le Bolide Bugatti atteint presque les valeurs de la Formule 1, la vitesse de pointe se trouve nettement au-dessus de 500 km/h – sans que le véhicule ne perde sa maniabilité et son agilité maximales. Pour faire le tour du circuit du Mans, le Bolide prend 3 min 07 s 1 et pour la Nordschleife, 5 min 23 s 14.
https://youtu.be/a5t0PLqMy74
Un groupe motopropulseur conçu pour le circuit, Le Bolide Bugatti
La pièce maîtresse est le moteur W16 de 8,0 litres, d’une puissance de 1 850 PS et d’un couple de 1 850 newton-mètres. Bugatti a conçu le véhicule en toute logique pour une utilisation sur circuit et a réglé spécialement le moteur et la boîte de vitesses sur de hauts régimes. Ce réglage inclut notamment le débridage de l’installation du système d’aspiration et d’échappement permettant d’atteindre une réactivité encore plus grande, spontanée et extrême. Les quatre turbocompresseurs repensés ont désormais des pales optimisées dans le but de développer la pression de suralimentation et la performance à hauts régimes. Afin d’atteindre une lubrification optimale, même avec une force centrifuge extrêmement élevée, le circuit d’huile, les clapets anti-retour, les déflecteurs, les réservoirs d’huile et le dimensionnement des pompes pour la lubrification du carter sec ont été optimisés. Simultanément, le poids de l’ensemble boîte-moteur s’en trouve nettement réduit.
Au lieu d’un refroidissement eau/air/air de suralimentation, un refroidissement air/air/air de suralimentation avec pré-refroidissement à l’eau assure sur le Bolide Bugatti un déploiement de puissance optimale sur les circuits. L’écoulement s’effectue à partir de l’avant du véhicule par l’intermédiaire d’un canal de guidage d’air interne et externe respectivement sur chaque côté du véhicule. Les deux refroidisseurs à eau, disposés en amont de l’essieu avant, offrent, d’un point de vue de la technique des fluides, un réseau de refroidissement efficace comme on le trouve habituellement sur les voitures de Formule 1. Trois refroidisseurs à huile traversés par un écoulement d’air pour le moteur, la boîte de vitesses et le différentiel avec pré-refroidissement à eau respectif abaissent la température, même sur les circuits très exigeants quant à la dynamique de conduite. Des compresseurs centrifuges à double flux CFRP-titane nouvellement développés et hybrides ventilent et refroidissent le système de freinage de course haute performance.
Une puissance de 1 850 PS pour 1 240 kilogrammes – un rapport poids/puissance de 0,67 kg/PS.
Pour atteindre un poids sec de 1 240 kilogrammes, tous les registres du faisable aujourd’hui et dans le futur ont été exploités, compte tenu des matériaux et des processus de fabrication utilisés.
Tous les éléments de vissage et de liaison du Bolide ont été totalement réalisés en titane. En de nombreux points ont été utilisés des composants fonctionnels creux à parois minces composés d’alliage de titane, tel qu’on l’utilise dans l’aéronautique et dans l’aérospatiale, fabriqués avec une imprimante 3D. Leurs parois extrêmement fines de moins de 0,5 millimètre sont néanmoins très robustes et ont une résistance à la traction de 1 250 N/mm2. Les composants hybrides, tels que les arbres secondaires de l’entraînement de 0,5 mètre de long, combinent des fibres synthétiques hautement résistantes et rigides à des raccords d’extrémité en titane imprimés 3D, et résistent à une température en fonctionnement continu allant jusqu’à 260 degrés Celsius. C’est ce qui réduit le poids dans notre exemple de près de la moitié à 1,5 kilogramme et augmente simultanément, par la réduction des masses rotatives, l’agilité du groupe moteur. De même, les forces agissant sur les ailes avant et arrière sont transmises par des éléments de titane ultralégers, mais très solides. Les éléments de l’avant ne pèsent que 600 grammes et ceux de l’arrière ont un poids étonnant de 325 grammes seulement.
L’enveloppe extérieure aux formes changeantes du capot d’aspiration sur le toit est une nouveauté mondiale. Celle-ci permet une optimisation active du flux d’air : à vitesse réduite, la surface du capot reste plate, à vitesse élevée, des boursouflures apparaissent formant un bombement. Cela réduit la résistance à l’air du capot d’environ 10 pour cent, assure une portance inférieure de 17 pour cent et optimise en outre l’écoulement de l’air sur l’aile arrière. À 320 km/h, la déportance est de 1 800 kilogrammes sur l’aile arrière et de 800 kilogrammes sur l’aile avant.
Comme en Formule 1, le Bolide décélère avec un frein à tirage latéral avec disques et garnitures en céramique ; les étriers de frein ne pèsent que 2,4 kilogrammes chacun. Les roues forgées en magnésium avec verrouillage central pèsent à l’avant chacune 7,4 kilogrammes et à l’arrière, chacune 8,4 kilogrammes – et ce, avec une taille de pneus très large de 340 millimètres à l’avant et de 400 millimètres sur l’essieu arrière (Chiron : 285 mm à l’avant et 355 mm à l’arrière). Un dispositif de levage à air comprimé avec quatre tampons facilite le changement de roue, un système de ravitaillement rapide permet un ravitaillement en air comprimé.
Un comportement de conduite précis est garanti entre autres par une cinématique à tige de culbuteur avec amortisseurs horizontaux. Les réservoirs d’huile dans les amortisseurs sont agencés à l’intérieur, ce qui améliore l’aérodynamisme. Les tiges de culbuteurs, ne pesant que 100 grammes, sont une construction légère en titane à paroi mince favorisant l’écoulement, et ont une charge de flambage de 3,5 tonnes, ce qui correspond à un poids sec d’environ deux Chiron. Les biellettes de suspension soudées en acier aéronautique présentent une résistance à la traction de 1 200 N/mm2 et sont également conçues en forme de profils d’ailes.
Le Bolide Bugatti : monocoque légère en carbone
Tout autour du groupe motopropulseur, l’équipe de Bugatti a mis au point une monocoque légère en carbone. La partie avant intégrale bridée dessus est constituée, tout comme le soubassement avec effet aérodynamique total et la monocoque elle-même, de fibres de carbone à très haute résistance. La résistance à la traction d’une seule de ces fibres est de 6 750 N/mm2, la rigidité d’une seule de ces fibres est de 350 000 N/mm2. Des valeurs qui ne sont généralement atteintes que dans l’aéronautique et l’aérospatiale. Le châssis arrière réalisé en forme de module d’acier soudé offre une résistance maximale à la traction de 1 200 N/mm2, malgré une épaisseur de seulement 1 millimètre – ce qui n’est possible qu’en utilisant de l’acier fin de très haute résistance utilisé normalement exclusivement dans l’aéronautique.
Avec une hauteur totale de seulement 995 millimètres, le concept technique du Bolide Bugatti est exactement aussi haut que la Bugatti historique de Type 35. Selon le type de volant et de vitres, il est environ 300 millimètres plus plat que la Chiron. L’empattement est de 2,75 mètres, la largeur est de 1,99 mètre. Les occupants ouvrent les portières avec charnières à l’avant en biais vers le haut comme sur la voiture de course LMP1, s’assoient comme dans une Type 35 sur un seuil de seulement 70 millimètres et positionnent ensuite leurs pieds dans l’habitacle. Grâce à un bord d’environ 150 millimètres plus bas que sur la Type 35, le processus s’effectue facilement et rapidement – et ce, pour une personne d’une taille allant jusqu’à 2 mètres.
L’équipement de sécurité conçu conformément au règlement FIA assure la sécurité. Citons par exemple, le système HANS, un système automatique d’extinction d’incendie, un dispositif de remorquage, un ravitaillement en air comprimé avec un réservoir à vessie de carburant, un verrouillage central pour les roues, des vitres légères en polycarbonate et une ceinture de sécurité six points. Les fonds latéraux monocoques avec éléments conducteurs de refroidissement en carbone intégrés sont conçus simultanément comme des structures évitant les chocs latéraux et des renforcements de la structure de la monocoque. Le pilote visionne toutes les données le concernant sur un écran de sport automobile. Pour un confort d’assise optimal, le pédalier comme le repose-pied du passager peuvent coulisser de 150 millimètres.
Design – la quintessence de l’adage « Form follows performance »
Le défi stylistique consistait à transformer les exigences inflexibles de l’aérodynamisme et de la construction légère en une esthétique qui reflète nettement l’ADN de Bugatti, tout en illustrant simultanément l’ambition d’une puissance massique fascinante. L’apparence générale est déterminée par les canaux de guidage d’air, qui rappellent plutôt les bolides de Formule 1 aux formes aérodynamiques sophistiquées que les véhicules de sport classiques. L’avant du véhicule avec effet filigrane et semblant à demi ouvert est un exemple évident de l’association de la reconnaissance des conduits d’air, des nécessités d’une construction légère et d’une dynamique esthétique.
L’effet dramatique des proportions globales du véhicule est mis en évidence par la hauteur totale favorisant l’aérodynamisme de seulement 995 millimètres. La position assise ultra-sportive du conducteur permet d’obtenir la forme tapie d’un avion volant à basse altitude. Il n’est donc pas surprenant que le Bolide rappelle dans la manière dont on le perçoit « l’avion X » dont il porte nettement la signature, quel que soit l’angle de vue. Il rappelle ainsi indirectement l’avion à réaction Bell X-1 avec lequel Captain Charles « Chuck » Yeager a été, en 1947, le premier homme à passer le mur du son à 1,06 Mach. « L’Xpérience » du Bolide Bugatti prend la forme d’une voiture de course aéro-optimisée et sans compromis, avec une performance d’ultra-sportive de tous les superlatifs – sans aucun luxe.
Comme pour les autres véhicules Bugatti, l’équipe de design Bugatti parie aussi pour le Bolide sur un contraste de couleurs. La proportion de pièces en carbone apparent est supérieure de 60 pour cent par rapport à celle des autres modèles. Seules environ 40 pour cent des surfaces sont peintes – dans une nouvelle interprétation du French Racing Blue historique.
L’ADN de la Bugatti Type 35
Avec la Type 35, Bugatti fabrique la voiture de course la plus célèbre de tous les temps. Cette voiture de sport ouverte a remporté plus de 2 000 victoires entre 1924 et 1930. Aujourd’hui, la Type 35 est une légende de l’histoire du sport automobile. Elle était inimitable à son époque d’un point de vue de la technique, du design et du développement de puissance et l’est encore aujourd’hui. Son concepteur, Ettore Bugatti, a associé pour la première fois un double roulement à rouleaux et un triple roulement à billes. Le vilebrequin fait tourner le moteur jusqu’à 6 000 tr/min, afin d’actionner les huit pistons. Deux carburateurs augmentent la puissance à partir de 95 PS. Avec ce moteur, les premières Types 35 ont roulé à plus de 190 km/h. Sur les évolutions ultérieures, la 35 B avec moteur huit cylindres de 2,3 litres et compresseur, on a atteint une puissance de 140 PS. La Bugatti pouvait rouler à plus de 215 km/h.
Outre leur puissance élevée, les moteurs se distinguaient surtout par leur fiabilité, leur longévité et leur légèreté. Ettore Bugatti mise sans compromis sur la construction légère et la meilleure souplesse de conduite possible. Bugatti a développé des roues légères spéciales afin de réduire les masses non suspendues et d’améliorer ainsi le comportement des suspensions. Le nouvel essieu avant évidé et forgé ne pèse que 10 kilogrammes, tout en restant très robuste. Une Bugatti de Type 35 prête à la course ne pèse qu’environ 750 kilogrammes. Un chef d’œuvre de la puissance massique.
Le Bolide Bugatti est le concept technique d’une hypersportive sans concurrence, adaptée à la course sur circuit. La combinaison d’une puissance de 1 850 PS et d’un poids sec de 1 240 kilogrammes lui confère une puissance massique incroyable. Ainsi, le Bolide abrite, avec le moteur W16, le nec plus ultra du moteur à combustion de la construction automobile. « Nous montrons pour la première fois ce dont un moteur W16 est capable. Nous avons libéré le véhicule de tout ballast, ennobli et combiné le moteur avec le châssis le plus léger possible, afin de créer la Bugatti ultime pour une expérience de conduite ultime. Avec le Bolide, nous présentons aux enthousiastes de Bugatti du monde entier notre interprétation de la voiture de course de Bugatti de l’époque actuelle et réalisons leur souhait le plus ardent », explique Stephan Winkelmann.
Il n’a pas encore été décidé, si le Bolide Bugatti sera ou non produit en série.
Photos et vidéos © fournies par Bugatti.
Par Emmanuel Lupé