Fondée en 2006 par Vladimir Troshenko en bord de mer Noire, la compagnie d’Odessa revisite les grands classiques depuis son interprétation de « Casse-Noisette ».
Troshenko qui est décédé l’an passé a -entre autres- adapté « La Belle au Bois Dormant », « Don Quichotte » et « Le Lac des Cygnes » que la troupe présente en tournée Française sur une vingtaine de dates en janvier-février 2023. Ses créations ont fait le tour du monde et le Ballet National Ukrainien d’Odessa s’est produit en Suisse, Grèce, Russie (avant la guerre), Roumanie, Canada, Mexique et aux États-Unis.
Aleksandra Fedorina est devenue directrice artistique depuis le décès de son fondateur et pour la tournée Française, Olena Pecheniuk que nous avons rencontré succède à Khandazhevskaya Iryna probablement en raison du conflit qui agite l’Europe de l’Est depuis le 20 février 2022. Cette dernière nous confiait être en Ukraine en début d’année pour y retourner prochainement, sa famille étant exilée au Monténégro. L’indulgence est de mise pour ces danseurs que l’organisateur Français (AA-Organisation) bichonne et dont certains rôles masculins sont tenus par des Tchèques et Italiens (pour cause de guerre et de permis de sortie du territoire).
Le Lac des Cygnes
Composé de 4 actes sur une durée approximative de 2 heures 30, ce ballet sur la célèbre musique de Piotr Ilitch Tchaikovsky fut composé en 1875-1876 pour être présenté au Théâtre Bolchoï de Moscou l’année suivante. Le compositeur ne verra jamais son oeuvre dansée et le public Français attendra 1950 pour une première représentation Parisienne.
La version présentée au public Français lors de cette tournée sans orchestre est raccourcie sans nuire à la compréhension du conte de fée initial entre le Prince Siegfried et la princesse cygne Odette. L’interprétation faite par le ballet National Ukrainien révèle 3 personnages nettement meilleurs concernant les chorégraphies classiques : le fou du roi, le sorcier Rothbart et Odette. S’il fallait retenir des passages plus attrayants dans ce ballet Russe, j’avoue avoir été séduit par la danse Hongroise (célèbre op.20) qui précède la danse Espagnole dans l’acte III, comme celle des « petits cygnes » dans l’acte final. Côté chorégraphie, la vingtaine de danseurs présents a tout juste la place de s’exprimer sur les planches du Fémina qui a fêté son premier siècle récemment.
Au final, la représentation est plaisante et l’hymne Ukrainien chanté en choeurs par les danseurs, drapeaux en mains, apporte une connotation particulière à la prestation. Quelques larmes coulent sur les joues des Bordelais. Un spectacle familial qui donne envie de plonger dans la grandeur du répertoire classique probablement grandiose avec un orchestre de 45 musiciens ! Il est également étonnant d’apprendre que la fin du ballet diffère en fonction de l’endroit où la représentation est donnée… par exemple en Asie l’histoire doit toujours bien se finir. Ce n’est pas le cas en France ou aux États-Unis.
Rédaction : Diego
Photos : Emma Derrier