L’un des moments forts de la 30ème édition du Cognac Blues Passions début juillet sera probablement la prestation du groupe Britannique Placebo.
Lorsque Brian Molko, Steve Hewitt et Stefan Olsdal fondent leur combo baptisé Ashtray Heart (qui deviendra une chanson) en 1994, ils n’imaginent pas l’ampleur que leur rock alternatif va prendre dans cette décennie qui pleure Nirvana. La voix du chanteur androgyne va devenir l’élément primordial des compositions du groupe qui oscillent entre Pixies, The Cure et New Order. En 1996, « Nancy Boy » mélange obscénité et punk en secouant la scène musicale sous fond d’échanges sexuels et de substances illicites.
L’exubérance séduit les auditeurs et les premières communautés de fans apparaissent, notamment en France. Deux ans plus tard, outre les succès des singles « Every You, Every Me » et de « Pure Morning », la consécration ultime sera la collaboration avec David Bowie sur l’éternel « Without You I’m Nothing ». Être adoubé par une immense star va propulser Placebo en haut de l’échelle et permettre au groupe d’effectuer les premières parties lors de la tournée Européennes de l’homme aux milles visages. A cela s’ajoute la qualité des clips toujours soignés et multi-diffusés sur MCM et consorts désormais disponibles par satellite.
Dès lors, le succès sera exponentiel. Après la bombe « Special K » publiée en 2001 vantant (encore) les mérites de la kétamine, le trio sort l’album « Sleeping With Ghosts » qui reste à ce jour l’une de leur meilleure production. La prestation du 3 mai 2003 à la Médoquine de Talence marque les esprits et signe la fin des petites salles pour élargir leur public dans les festivals. Durant deux décennies, Placebo va continuer à produire des disques plus ou moins égaux en incluant toujours des singles remarquables (« Infra-Red », « For What It’s Worth », « Too Many Friends » pour citer les plus brillants) et publie un DVD live enregistré à Paris-Bercy (avec Franck Black en guest) avant de se séparer du batteur Steve Hewitt en 2007.
Après avoir fêté les 20 ans du groupe en 2016 qui passe au zénith de Toulouse avec Last Train en première partie, Placebo annonce un retour à l’écriture et un 8ème album studio qu’il aura fallu attendre 9 ans. « Never Let Me Go » sort en mars 2022 avec des consonances rappelant les années 90. Celui-ci nécessite plusieurs écoutes pour être adopté définitivement et les concerts à venir présagent de grands moments scéniques.
Ne ratez pas la performance du groupe qui interprètera quelques classiques mais surtout les nouveautés à la hauteur de leur renommée. A l’Arkea Arena de Floirac le 13 novembre dernier, Placebo a cassé la baraque avec des perles comme « Happy Birthday », « Surrounded By Spies », « Beautiful James » et « Fix Yourself » que vous ne manquerez pas d’entendre dans les jardins de Cognac. Musicalement, ce 5 juillet 2023 s’annonce très chaud et il faudra être dans la fosse à 22 heures 30 pour profiter d’un spectacle rock n’roll sachant que le même jour vous pourrez applaudir Markus K, The Cinelli Brothers et la révélation de l’an dernier, Vicious Steel Fuel Band. Pour les fans de la série Netflix « Strangest Things » et les nostalgiques des années 80, sachez que Placebo joue régulièrement « Running Up That Hill » de Kate Bush en rappel de leurs
spectacles…
Texte : Diego OnTheRocks
Photos : Jon Stone sur le site officiel du groupe