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Noé ambassadeur de la planète

Comment trouver le moyen d’alerter le public sur la question écologique ? Comment le sensibiliser sur la sauvegarde de la planète ? Sauver la Terre de la destruction de l’Homme et permettre aux générations futures d’y vivre sereinement ?

Ces interrogations, Essaï se les posait depuis longtemps. Cet auteur-compositeur, interprète et producteur de musique, a collaboré auprès d’artistes tels que Vincent Niclo, Amel Bent, Emmanuel Moire, Jenifer, Lorie, Michel Legrand. Il
a incarné le Comte Pâris dans la comédie musicale Roméo et Juliette, a arrangé en 2003 les musiques de la Comédie Musicale “Les Demoiselles de Rochefort”, a participé aux Etats-Unis, en tant que Juré, à “The World’s Best au côté notamment de Drew Barrymore, a aussi signé des musiques de films, des génériques d’émissions TV. Désireux de répondre à ces questions et d’apporter sa pierre à l’édifice, l’artiste décide de se consacrer pleinement à la production pour créer un spectacle musical qui symbolisera, à ses yeux, la protection de notre planète : Noé, la Force de Vivre.

Cette histoire universelle inspirée de la Genèse est un réel message qui fait prendre conscience de l’urgence de la situation. Présenté dès novembre 2021 à l’Hippodrome de Longchamp, le spectacle a traversé le Covid et revient en force au Palais des Congrès pour six représentations exceptionnelles à des horaires divers les 21, 22, 28, 29 janvier 2023.

Entre hier et aujourd’hui

Dans ce show, le public est accueilli à l’entrée dans un décor qui le plonge dans l’univers de Noé : charrues, grange, paille, animaux. Dès les premières minutes du spectacle, il est immergé directement au cœur du sujet à travers un film spectaculaire de la planète, la nature, la faune, la flore. Le spectacle commence : chanteurs, danseurs, musique nous entraînent dans cette histoire universelle qui nous rappelle notre enfance. La violence des hommes ayant atteint son paroxysme, les cieux déclenchent un déluge pour nettoyer la Terre de toute perversion. Seul Noé, considéré comme homme pur, est épargné. Il a pour tâche de construire une immense arche dans laquelle sa famille et un couple de chaque espèce animale sur Terre pourront loger. Cette histoire est magnifiée par des couleurs, des costumes spectaculaires, un mélange de contemporain et de vêtements d’époque, des décors somptueux, créatifs, inédits. Tout est un savoureux équilibre entre une histoire antique et l’actualité d’aujourd’hui.

Les chants sont gais, d’autres plus mélancoliques : du pop à l’oriental, le spectateur jubile ! Il suit les histoires d’amour, de jalousie, de pouvoir de cette famille qui possède, malgré la bonté du patriarche, les mêmes travers que tout homme. Comment pourrait-il en être autrement ? Passer plus de 220 jours enfermé dans une arche, sans sortir, à attendre que tout soit enfin terminé et que la Terre soit visible, génère disputes, crainte, inquiétude… Enfin, l’Arche échoue sur le mont Ararat. La famille de Noé en sort, Nahama, son épouse, toujours à ses côtés, ses trois fils Japhet, Sem et Cham, Lucine sa belle-fille.
Puis, suivent les animaux sauvés du déluge : le lion Goldor majestueux, le gorille Djoko, le petit éléphanteau Boom, le panda Yulan très joueur, l’ours polaire Tinka, imposant dans toute sa blancheur…

“Les yeux des spectateurs s’écarquillent, petits et grands bouche bée admirent, impressionnés, ces animaux plus vrais que nature, sortir un à un et prendre place sur scène.”

Ils s’imposent dès le premier regard par la fluidité des mouvements et leur attitude tellement naturelle ! Il faut dire que leur création fut un challenge. Après avoir fait le tour du monde pour chercher des marionnettistes capables de concevoir ce qu’il imaginait, n’en trouvant aucun, Essaï tâche alors d’utiliser des morceaux de cartons, des boîtes de conserves, des morceaux de bois qu’il visse pour trouver les mouvements de chaque animal et leur apporter une certaine fluidité. Finalement, ce sont les ateliers de Philippe Genty, situés dans le XIe arrondissement de Paris et dont les équipes ont notamment travaillé depuis plus de 20 ans sur la création des personnages des Guignols de l’info, qui concrétisent la conception de ces animaux.
Fabriqués à partir d’un moulage en résine sur lequel a été ajoutée une couche de mousse en latex, puis des poils, des yeux, de la crinière, rempli de mécanique et d’électronique, ces animaux ont nécessité plus d’une centaine d’heures de travail.

Une aventure humaine

Avec 34 artistes sur scène et 80 qui travaillent autour, ce spectacle est non seulement, une comédie musicale qui transporte petits et grands dans un univers de beauté et de joie, mais c’est aussi une ode d’espoir dans laquelle ils peuvent embarquer pour vivre une grande aventure humaine. C’est un message pour sauver la planète et sauvegarder les espèces.
Avec ce spectacle, Noé est devenu un concept, le symbole de la protection de la planète. En effet, l’ONU Environnement s’est associé à cet événement en créant avec la production le “Pacte Noé”. Ainsi, pour chaque ticket acheté, un arbre est planté en France, en Afrique et en Amazonie. Chaque spectateur devient acteur du changement en recréant le poumon de la planète. D’autre part, sur le compte Instagram @tinka_noe, l’ours polaire délivre des informations sur les gestes écologiques simples du quotidien. Par ailleurs, la production du spectacle elle-même s’est engagée à réduire son empreinte carbone et à participer
à la transition écologique avec des costumes en fibre de coton et cuir d’ananas, des décors en bois recyclé, une production locale privilégiée, des circuits courts, la création de Noé My planète qui promulgue auprès des jeunes générations des  conseils et les sensibilise à la préservation de l’environnement à travers les arts du spectacle. Enfin, en amont du spectacle, sont organisés des ateliers autour de l’écologie, animés par les conférenciers de l’ONU Environnement.
Ce n’est sans doute pas avec une Arche que nous pourrons sauver la planète mais comme Noé, notre investissement dans la protection de celle-ci, avec de petits gestes et beaucoup de volonté, permettra très certainement de la laisser pratiquement intacte aux générations futures.

CORINNE BEDROSSIAN