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« Antoni Clavé, l’Esprit du Guerrier », une exposition de la Fondation Donwahi à Abidjan

« Antoni Clavé, l’Esprit du Guerrier », une exposition de la Fondation Donwahi à Abidjan

Du 23 mars au 27 mai 2023, la Fondation Donwahi à Abidjan va accueillir l’exposition Antoni Clavé, Esprit du guerrier, après une première étape au Palazzo Franchetti durant la dernière Biennale de Venise en 2022. L’exposition à la Fondation Donwahi propose dans cette seconde étape une lecture inédite de l’art d’Antoni Clavé en Côte d’Ivoire, sous le commissariat d’Aude Hendgen.

Ce parcours est l’occasion de faire découvrir l’œuvre du maître espagnol en terre africaine, tout en renouant le dialogue qu’avait l’artiste avec l’art africain au début des années 1960.

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Hommage, admiration, appropriation, son rapport à l’art africain est multiple. Antoni Clavé, l’Esprit du guerrier à Abidjan présente 23 œuvres de l’artiste, offrant un regard inédit sur cette terre de tradition séculaire et de bravoure, terre de fiers guerriers, et mémoire du Moyen Âge africain. « L’esprit du Guerrier » est un digne héritier de l’âge d’or espagnol qui relie deux mondes, de Venise à Abidjan.

Fruit d’une collaboration inédite entre le Palais Franchetti de Venise, les Archives Antoni Clavé et la Fondation Donwahi, le premier volet de l’exposition Antoni Clavi, L’Esprit du guerrier, présentée au Palais Franchetti lors de la dernière Biennale de Venise du 22 avrril au 23 octobre 2022. L’exposition a été l’occasion de célébrer le retour d’Antoni Clavé à Venise, puisque certaines des œuvres acclamées par la critique lors de la Biennale de 1984 au pavillon-pays de l’Espagne, ont été à nouveau exposées à l’exposition.

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Antoni Clavé, né à Barcelone en 1913, a connu l’expérience de la guerre de 1937, et à la défaite de l’armée républicaine, l’exil et l’emprisonnement. Le thème du guerrier se reflète dans son art depuis ses dessins créées dans les camps. En 1957, Jean Cassou, conservateur en chef du Musée national d’art moderne de Paris, signe le catalogue de son exposition à la galerie Beyeler de Bâle. Mais le véritable tournant, pour son parcours artistique et sa reconnaissance publique, se produit en 1958 avec une exposition à la Galerie Creuzevault. Il y a ses thèmes de prédilection : les rois et les guerriers, transformés, voire déformés, comme l’a décrit Pierre Daix, grâce à la technique de l’assemblage.

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Ce thème des guerriers occupe une place particulière, notamment par rapport aux statues et masques africains dont il s’entoure dans son atelier parisien : les premières sculptures en bronze qu’il réalise en 1960 représentent déjà des guerriers. Ils figurent également dans ses objets assemblages, ses « armoires », et à l’échelle gigantesque ils sont toujours les sujets, avec les rois, de ses « assemblages de tapisserie ». C’est à travers le prisme de la mémoire du masque africain que le visiteur peut voir la vision originale de l’art d’Antoni Clavé, initiée par Philippe Duggan lorsqu’il a présenté son travail au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, dans le cadre de l’exposition collective Ex-Africa (2021).

L’exposition de la Fondation Donwahi rappelle les liens indéfectibles qui unissent l’art traditionnel africain à l’art moderne et contemporain. En même temps, elle permet au public ivoirien de découvrir le pont entre deux continents, où l’Afrique était considérée comme une source d’inspiration pour les artistes européens, comme Antoni Clavé.

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Comme le souligne Aude Hendgen, « La rétrospective 2019, ‘Clavé sur le front de l’art’, a proposé une lecture historique du thème du guerrier qui se rapporte directement aux expériences personnelles de l’artiste pendant la guerre civile espagnole. C’est un thème qu’il a développé dans sa peinture, gravure et sculpture. […] Rois et Guerriers apparaissent dans ses tableaux à partir de 1955-56 et contribuent à sa renommée internationale à partir de 1958. C’est de cette année que date le Guerrier Noir, le premier guerrier peint à partir de cette exposition. […] Après avoir envahi la peinture et la gravure, les guerriers de Clavé occupent du corps et du volume. En 1960, pas moins de 25 de ses sculptures mettent en scène des soldats. Cette exposition propose au moins 31 œuvres de guerriers les représentant ou les mentionnant dans leurs titres. […] Titre et thème de prédilection de l’artiste, tel un refrain, le guerrier revient sans cesse dans l’art d’Antoni Clavé. On pourrait dire que ça le hante. Le titre de l’exposition pourrait suggérer aux visiteurs de voir le guerrier comme un avatar, un sortilège. »

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Exposition sous le parrainage du Ministère de la Culture et de la Francophonie ivoirien

L’exposition Antoni Clavé, L’Esprit du Guerrier bénéficie du généreux parrainage du Ministère de la Culture et de la Francophonie du Gouvernement de Côte d’Ivoire. Dans le cadre de la politique culturelle du gouvernement ivoirien, la ministre de la Culture et de la Francophonie Françoise Remarck vise à promouvoir la création littéraire et artistique, à renforcer le patrimoine culturel et à soutenir les infrastructures nationales. Compte tenu de la nature transversale de ce Département Ministériel et du rôle important joué par les industries culturelles et créatives, le soutien aux initiatives culturelles et la promotion des échanges internationaux sur les affaires culturelles sont considérés comme un axe important.

André Tirlet

Légendes : 1/ Antoni Clavé, Castiglione, 1996. Huile et collage sur toile, 150 x 150 cm © François Fernandez / Antoni Clavé, En souvenir d’un masque africain (Masque IV), 1965. Bronze, 135 x 48 x 18 cm. © François Fernandez. 2/ Antoni Clavé, Armoire aux objets, 1962. Bois peint et plomb, 73 x 93 (ouverte) x 33 cm. © François Fernandez. 3/ Antoni Clavé, Sans titre, 1982. Encre, gouache et huile sur papier marouflé sur toile, 158 x 78 cm © Alkis Voliotis / Antoni Clavé, Eadward, 1946, Tapisserie-assemblage, 246 x 174 cm. © François Fernandez. 4/ Antoni Clavé, Guerrier attaché, 1964. Bronze, 102 x 53 x 37 © François Fernandez / Antoni Clavé, Guerrier noir, 1958. Huile sur toile, 146 x 150 cm. © François Fernandez. 5/ Clavé dans son atelier rue de Chatillon par Catalá Roca, 1964.