1993-1869
Les prestations des Américains de COUNTING CROWS sont rares en France et se limitent à un passage Parisien par disque. Autant dire qu’en ayant publié 6 albums originaux durant 31 ans de carrière, la vigilance s’impose ! D’ailleurs le succès des Californiens est immense aux Etats-Unis alors qu’ils ont l’image d’un groupe au tube unique (« Mr Jones » en 1993) ailleurs. Le choix du cabaret Les Folies Bergère est particulièrement judicieux car l’établissement créé en 1869 est d’une beauté rare et très confortable.
BUTTER MIRACLE SUITE
L’an dernier, COUNTING CROWS a publié l’EP « Butter Miracle Suite One » qui verra prochainement un deuxième volume et dont 4 extraits vont être interprétés ce soir dans un music-hall sold-out. Habituée à changer de set-list quotidiennement, la bande d’Adam Duritz va produire un concert de plus de 2 heures entamé avec le single « Mrs Potter’s Butterfly ». Le charisme du chanteur-épicurien-prolixe et la qualité des 6 musiciens qui l’accompagnent vont permettre au spectacle de rapidement monter en intensité.
Mr JONES
Dès « Mr Jones » qui sera rapidement expédiée, le concert s’emballe et le groupe à la main mise sur les 1720 personnes présentes. L’accordéon et la mandoline sont sortis pour « Omaha » et le public reprend en chœur le refrain d’un titre imparable. Le son de l’album « August & Everything After » rappelle « Out Of Time » de R.E.M. sorti deux ans plus tôt. Après « Recovering The Satellites« , c’est « Anna Begins » qui prend le public à la gorge grâce à une interprétation habitée du chanteur qui relate les tracas amoureux d’une personne hésitante. A mi-concert, le piano-voix de « Colorblind » met tout le monde d’accord… ce titre fut popularisé par le film « Cruel Intentions« .
Il faut souligner la qualité des musiciens et la joie de Jim Bogios, le batteur qui fête ses 44 ans à Paris aujourd’hui et qui alimente les réseaux sociaux d’une photo hilarante à poil chevauchant une statue équestre à son hôtel !
UNE CARRIÈRE EXEMPLAIRE
Deux reprises sont interprétées ce soir dont « Start Again » de TEENAGE FANCLUB qu’Adam présente comme sa chanson préférée (en date de 1997). S’ensuit une brochette de chansons récentes dont le rythmé et très efficace « Bobby and The Rat-Kings« . Le public est sollicité pour le refrain de « Rain King » pour laquelle David Immerglück (qui arbore une coiffure type hérisson) ressort la mandoline. Il suffit d’ajouter le piano et « A Long December » devient cérémoniale avant le rappel. L’excellence musicale des COUNTING CROWS est représentée sous toutes ces facettes.
A BIENTÔT !
Le final sera tout aussi efficace : la chanson des débuts « Round Here« , l’entrainante « Hanginaround » puis enfin la sentimentale « Holiday In Spain« . L’ovation est méritée et le groupe quitte la scène sur « California Dreamin » des Mamas and the Papas en promettant qu’ils reviendront. Cette fois je n’attendrais pas 28 ans pour les voir ! Comme tous fans, j’aurais aimé entendre « I Wish I Was A Girl« , « Miami« , « Miller’s Angel » ou « Good Time« … une groupe incontournable même s’il est sous-estimé en France.
Diego OnTheRocks