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Eric Clapton, en concert à Paris

Eric Clapton, en concert à Paris

Quel que soit le classement consulté, Eric Clapton apparaît toujours dans les meilleurs guitaristes mondiaux. Entre Jimi Hendrix, Jimmy Page, Carlos Santana et Keith Richards, le Britannique est une référence en la matière et il est le seul artiste à avoir été intronisé 3 fois au célèbre Rock and Roll Hall of Fame créé en 1983. Un fois en solo et deux fois avec ses groupes Cream et les Yardbirds.


ERIC CLAPTON WAS HERE
Sa discographie entamée en 1964 recèle quelques perles et le mélomane averti possède au minimum le disque « Unplugged » de 1994,  « 461 Ocean Boulevard » de 1974 ainsi que des albums de Derek & the Dominos et Cream. Le mythe a commencé dès qu’il a quitté les Yardbirds puis rejoint John Mayall et les Bluesbreakers pour enregistrer un album incontournable publié le 22 juillet 1966. Côté concerts, le prodige tourne depuis 60 ans et ses nombreux passages en France (souvent sold-out) prouvent l’affection et la reconnaissance du public pour un musicien hors-norme. 14 ans après son dernier spectacle à Accor Arena, Eric va prouver qu’à 79 ans il n’a pas d’arthrose dans les doigts et que sa dextérité enflamme toujours les foules.

ACCOR ARENA 26/05/2024

En introduction, l’excellent Français Rover propose une première partie avec son batteur tout en simplicité et humilité. Timothée qui a déjà publié 7 albums prouve en une trentaine de minutes qu’il est talentueux aux nombreux fans de blues présents ce soir. A noter que son nouveau single « The Sight of You » est sorti le 3 mai dernier.
Malgré la grandeur de la salle, Clapton tente un set plutôt intimiste avec une scène ornée d’écrans géants redoutablement efficaces et 7 lampadaires qui mettent en valeur tous les musiciens. Tant électrique qu’acoustique, le set proposé (qui varie légèrement tous les soirs) inclut des tubes et rappelle les influences de l’artiste. Willie Dixon, Jimmy Cox, Charles Segan, Robert Johnson, Bo Diddley ou J.J. Cale sont de la fête pour le plus grand plaisir des aficionados.
« Key To The Highway » chauffe l’audience puis « Hoochie Coochie Man » taillée pour la scène renvoie à l’album « From the Cradle » de 1994. Côté acoustique, « Nobody Knows You When You’re Down and Out » et « Tears in Heaven » sont incroyables. Cette dernière, relatant la mort de son fils Conor en 1991 à l’âge de 4 ans est régulièrement introduite dans les setlists, comme un purgatoire public depuis une trentaine d’années. Côté style, Eric Clapton à la classe et sa tenue ressemble aux pochettes des CD best of qu’il publiait dans les années 90 ! Costume, lunettes, barbe soignée et coiffure grisonnante, le VRP du soir que l’on admire de près grâce aux écrans est peu loquace mais très efficace. Lorsque l’électricité reprend le dessus, son groupe nous gratifie d’un « Got to Get Better in a Little While » d’anthologie. Tous les musiciens ont un solo dédié mais Sonny Emory (batteur) et Nathan East (basse) sont les plus convaincants. Ce dernier lèvera la foule avant le rappel en introduction de « Cocaine », titre de J.J. Cale publié en 1976 et repris l’année suivante par Clapton pour devenir la plus populaire des covers. L’auditeur se fera sa propre opinion concernant le texte à savoir s’il est pro ou anti-drogue ! En attendant, Bercy est debout et le rappel s’annonce. Ultime chanson d’adieu, « Before You Accuse Me » dont l’original est de 1957 et la première reprise de Clapton date de 1989. Le groupe salue le public qui exulte, ultime ovation et fin du concert.
L’unique reproche à la prestation du maître demeure la durée, 1h30. Un quart d’heure supplémentaire avec « Layla », « Presence of The Lord » et « River of Tears » m’aurait comblé ! Que dire s’il avait fredonné « Three o’clock Blues » !!! Néanmoins je quitte l’Accor Arena avec des étoiles plein les yeux et le sentiment d’avoir vécu un moment unique. « Eric Clapton is god », qu’on se le dise…
Diego OnTheRocks