Fatoumata Diawara est une artiste d’origine Malienne lumineuse ! Elle respire le soleil et malgré une enfance très difficile, a su imposer ses qualités musicales afin d’être reconnue dans le monde entier.
L’année dernière, elle a performé au Cognac Blues Passions lors d’une prestation colorée et rythmée. Avant son concert au Rocher de Palmer, elle a accepté de recevoir notre chroniqueur Diego pour Luxe Infinity sous le regard photographique d’Alexia.
Fatoumata Diawara concert
Diego : Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au festival Cognac Blues Passions en 2024 auquel j’ai eu la chance d’assister ?
Fatoumata : Une belle façon de voir les choses ! Chaque concert est une expérience unique, et l’énergie du public, l’atmosphère du lieu, tout contribue à en faire un moment spécial. Cognac a une réputation d’accueil chaleureux, et ces souvenirs me tiennent à cœur. Un très bon moment !
Diego : Complètement d’accord vue du public ! La ville de Cognac est près de Bordeaux et tu reviens avec Matthieu Chedid pour « Lanomali 2 » en juin 2025 ! Une Fatoumata omniprésente dans le sud-ouest ! Pour les novices, qu’est-ce que le folk Wassoulou ?
Fatoumata : C’est une belle évolution musicale me concernant ! La tradition malienne est déjà incroyablement riche en rythmes et en mélodies, et la mélanger avec du folk, du rock ou du reggae doit donner un résultat puissant et unique. C’est le but de ma démarche et ma musique acoustique des débuts est passée à autre chose avec ce troisième album. Le Wassoulou résume toutes ces influences.
Diego : D’ailleurs qu’apportent des collaborations avec des pointures comme (entre autres) Dee Dee Bridgewater, Damon Albarn et Bobby Womack ?
Fatoumata : Cela apporte une vision différente et ces rencontres sont incroyables ! Il y a une certaine magie dans ces entretiens qui semblent « écrits », où la connexion dépasse la simple musique pour devenir une véritable aventure humaine. C’est vrai que l’alchimie ne se commande pas, et quand elle est là, c’est un cadeau qu’il faut cultiver. Si le courant ne passe pas, inutile d’insister.
Diego : Par contre, le chanteur de Blur apparaît très partiellement dans le clip de « Nsera » sur lequel vous avez collaboré !
Fatoumata : Oui mais c’est un sacré privilège de l’avoir ! S’il fait une exception pour moi après 40 ans de carrière, ça prouve à quel point notre connexion est spéciale. C’est aussi un beau symbole : son choix d’apparaître en personne (même furtivement) montre que ce projet a une importance particulière pour lui. Le clip a été tourné à Los Angeles durant une tournée de Gorillaz et le réalisateur souhaitait mettre en avant le fait que Damon était mon invité et pas l’inverse ! A la base, il a horreur d’apparaître dans ses clips.
Diego : Plus sérieusement, es-tu toujours aussi investie dans la défense des enfants et des femmes ?
Fatoumata : C’est une belle philosophie et un message puissant. Ma musique, chargée d’émotions et d’espoir, doit toucher profondément ceux qui l’écoutent. Transformer la douleur en art, en énergie positive, c’est une vraie force. Est-ce que j’intègre souvent cette idée dans mes paroles ou plutôt dans l’ambiance générale de ma musique ? Oui, car cela me permet d ‘avancer et c’est malheureusement grâce à mes expériences de jeunesse.
Diego : Dans le clip de « Seguen » tiré de ton dernier album « London Ko », y’a t’il un message pour les femmes ?
Fatoumata : Bien sûr ! C’est une démarche essentielle et engagée. La musique a un pouvoir énorme pour éveiller les consciences et porter des messages. Mon leitmotiv est de défendre les femmes battues, maltraitées et opprimées, qu’elles habitent au Mali ou dans un autre pays du monde. L’occident est relativement épargné mais ce n’est pas le cas partout ! Le clip « Seguen » qui signifie « intolérance » relate cela, autant dans le texte que dans les images.
Diego : Qui a motivé l’autre entre Matthieu Chedid et toi pour le nouveau projet « Lanomali 2 » ?
Fatoumata : Les deux ! Après la Covid, nous nous sommes manqués et suite à une série de concerts de Matthieu au Zénith de Paris, il trouvait que nous n’avions pas le temps de profiter l’un de l’autre. Deux titres en live c’est trop court pour apprécier pleinement l’instant ! Lors d’un dîner, nous nous sommes convenus qu’il fallait repartir sur la route et par conséquent, créer un nouveau projet ensemble.
Dans cette suite de « Lanomali », il y aura la maturité en plus ! On se connaît beaucoup mieux qu’en 2017, nous avons évolué musicalement grâce aux nombreuses collaborations de part et d’autre.
Diego : Beaucoup de chance d’être entourée d’hommes talentueux ?
Fatoumata : C’est vrai. Matthieu Chedid et Damon Albarn auront toujours une place différente dans mes collaborations. En plus j’ai une totale liberté musicale et cette indépendance est indispensable.
Diego : Quelles sont les 5 plus belles minutes de ta vie ?
Fatoumata : Ce ne sont pas les naissances de mes enfants car je ne les ai pas bien vécues ! Je dirais les premières minutes des concerts que je donne tous les soirs. Emotion, larmes et joie sont au rendez-vous.
Diego : Outre la musique, il y a t’il d’autres formes d’art que tu cultives ?
Fatoumata : Oui la couture ! J’adore coudre car cela me détend.
Diego : As-tu un rituel avant de monter sur scène ?
Fatoumata : Oui, j’implore mes ancêtres à m’accompagner en faisant une prière. Je leur donne de l’eau et du vin.
Diego : Pour finir, quels sont tes plus beaux concerts vécus en tant que spectatrice ?
Fatoumata : La première fois que j’ai vu Matthieu Chedid avec sa guitare sur scène…. wahou ! Pareil pour Gorillaz ! Ils sont puissants tous les deux.
Diego : Merci Fatoumata, à bientôt pour la tournée « Lanomali 2 » !