HUNTING HIGH AND LOW
L’exercice consistant à jouer intégralement un album n’est pas forcément aisé… le fan y trouvera toujours son compte mais le curieux risque l’ennui. Pour satisfaire les 6000 personnes présentes dans la superbe Seine Musicale de Boulogne-Billancourt, A-HA va scinder le set en deux parties distinctes : un hommage et une rétrospective.
Sur des images rappelant le clip « Take On Me », ils entrent en scène renforcé de 3 musiciens afin d’interpréter les 10 pistes dans l’ordre de « Hunting High And Low » qui marqua l’époque. Les tubes sont acclamés alors que le spectateur replonge avec nostalgie dans une décennie qui n’a rien à envier à nos années 2010! L’occasion de redécouvrir « The Blue Sky », « Living a Boy’s Adventure Tale » ou « Here I Stand And I Face The Rain », titres moins plébiscités que « The Sun Always Shines On T.V. » mais tout aussi efficaces. Physiquement, le chanteur Morten et le claviériste Magne ont peu changé. Ce dernier s’étant même bonifié avec son petit air de « Mentalist »! Quant à Pal, principal compositeur du groupe, il a pris un coup de vieux et arbore un bonnet noir dissimulant ses cheveux. Les 50 minutes d’ « Hunting High And Low » sont sympathiques alors que Magne motive le public par quelques incursions verbales en Anglais. D’ailleurs la grande surprise réside dans le peu de communication du chanteur!
Introverti, Morten chante sublimement mais ne s’étale pas en « blah-blah » inutile.
EFFICACITÉ
Toute la seconde partie du set monte en puissance au fil des chansons appuyé d’images diffusées sur un écran géant. « Analogue », « Foot Of The Mountain » et « Sycamore Leaves » rappellent que A-HA a eu une carrière intéressante après 1988! « Crying In The Rain » piquée aux EVERLY BROTHERS est superbe, prémices d’une démonstration vocale que le chanteur s’apprête à accomplir… Après l’inédit « Digital River », « Stay On These Roads » va mettre tout le monde d’accord! Les nappes synthétiques conjuguées au velouté de voix sont imparables. Précédemment, le racé « I’ve Been Losing You » bénéficia de la plus belle rythmique du groupe plutôt habitué à utiliser 3 synthétiseurs qu’une basse. En rappel, « Scoundrel Days » qui a toujours eu une place dans ma discographie idéale est magnifique, Morten nous gratifiant de ses dernières envolées vocales. La constance sur l’intégralité d’un concert est peu évidente. « The Living Daylights » clôt un concert efficace qui ne laisse pas de place à l’improvisation. Même si elle manque un peu de chaleur (nordique ?), la machine est bien rodée et les membres de A-HA auraient tort de bouder un plaisir partagé avec son public. Je recommande vivement l’édition Deluxe de l’album « Hunting High And Low » et ses versions démos incroyables!
Le groupe reviendra le 30 octobre 2020 au zénith de Paris.
Diego OnTheRocks