Atypique! Le moins que l’on puisse dire à la sortie d’un concert de ROD y GAB, c’est qu’on a vécu un moment unique loin des standards habituels… le duo composé de guitares solo et rythmique sans chanteur ni batteur révolutionne le concept en apportant un vent de fraîcheur dans un paysage musical étouffé par l’électro-rap qui envahit nos radios. Finalement, l’espoir vient peut-être d’Amérique centrale…
MEXIQUE
ROD y GAB jouaient du trash métal à Mexico à la fin des années 90 pour décider de tenter leur chance en Europe dans un registre latino-rock. Depuis 2001, 7 albums et un passage à la maison blanche durant lequel Obama présente le groupe à son homologue Mexicain (!) ont permis au groupe d’être mondialement connu. Dans l’ère du temps, ROD y GAB sont écologistes, végans et prônent émotion et spiritualité, fer de lance de leur dernier effort.
GUITARES
En apparence, la technique consistant à GABRIELA d’assurer la rythmique tout en jouant de son instrument YAMAHA alors que RODRIGO enchaîne les solos sur guitare classique ou électrique parait facile… la vérité est tout autre et le chemin parcouru par le couple depuis l’Irlande où ils s’expatrièrent fut salvateur. Le résultat est indéniable et les nombreux extraits de « Mettavolution » vont confirmer la dextérité des protagonistes. La folk est mélangée au flamenco dès les premières notes de « Krotona Days » et « Witness Tee » qui réveillent un public impatient. En duo sans chanteur, pas évident de réussir à capter l’audience… pourtant dès la prise de parole, ROD y GAB vont tenter d’expliquer leur album en Anglais puis en Espagnol dans une bonne humeur qui va décontracter l’atmosphère. Cette ambiance qui perdure permettra au soliste de réaliser quelques jeux avec le public (« Mettavolution », « Hanuman » de SANTANA) très applaudis. D’ailleurs tous les dialogues improvisés se solderont par des éclats de rire tant sur scène que dans la foule… Le moment fort à conserver de ce concert : la reprise du titre « Echoes » de PINK FLOYD. La réorchestration est totale et adaptée pour un plongeon dans ce tube de 1971 d’une durée de 18 minutes. Le public admire sur l’écran les jeux de guitares des duettistes qui ont équipé leurs instruments de mini-caméras permettant une immersion totale. L’effet est bluffant et la technique du frotté de paume de main de GABRIELA retiendra l’attention du public, tout comme ses staccatos et pickings! D’autres moments sont à noter dans cette prestation : la reprise de « Clandestino » de MANU CHAO et « Tamacun », premier titre du premier album qui fût utilisé par NETFLIX pour la série BREAKING BAD.
Après 2 rappels et 1h40 de show, ROBERTO y GABRIELA quittent la scène sur « Terracentric », comme pour revenir à l’essentiel et l’existentiel. Difficile de trouver un sens (à ce mot) ainsi qu’à des chansons sans parole. Au final, pas de reprise de METALLICA ou LED ZEPPELIN mais un rythme effréné qui tient le spectateur en haleine tout au long du set. Le duo d’Ixtapa revient en force avec un nouvel album qualitatif et une série de concert en France. Un bol d’air dans un monde de fous!
Diego OnTheRocks