C’est fini ! L’un des groupes majeurs Australiens de ces 40 dernières années tire sa révérence et le show proposé ce soir à l’Olympia Parisien va être à la hauteur de l’évènement.
Fondé en 1972 sous le nom « THE FARM », le groupe aura produit 13 albums originaux, un nombre conséquent de tournées mondiales et maintenu un discours humaniste et écologiste durant toute sa carrière. Suite au décès de leur bassiste Bones Hillman en novembre 2020, MIDNIGHT OIL a décidé de publier « We Resist » (auquel Bones a participé) avant une séparation définitive. Durant les années 2000, ils avaient marqué une pause permettant à l’emblématique chanteur Peter Garrett de mener une carrière politique en qualité de ministre de l’environnement puis de l’éducation durant 6 années. Il a probablement compris qu’il est plus facile de militer derrière un micro que d’agir au sein d’un gouvernement…
L’introduction du concert se fait avec « Nobody’s Child » et « At The Time Of Writing », deux titres récents. Après quelques soucis sonores rapidement réglés, la messe commence et les spectateurs-fans des Oils vont en prendre plein les cages à miel. L’incroyable « Put Down That Weapon » rappelle que l’album qui les révéla au monde a 35 ans ! En 1987, INXS, GEORGE MICHAEL, SPRINGSTEEN, BON JOVI, MICHAEL JACKSON et MIDNIGHT OIL investissent les charts pour ne jamais les quitter… la fameuse ère MTV ! Peter Garrett, Rob Hirst, Jim Moginie, Martin Rotsey et les musiciens/choristes additionnels (Adam, Leah, Liz & Andy) sont en grande forme et vont le prouver durant 2h15. Cette ultime tournée est spéciale et ce concert va l’être comme le déclarera plus tard dans la soirée le leader. Après les bombes aux accents punk « Don’t Wanna Be The One » et l’extraordinaire « Stand In Line » (« We love guitar and the guitar rules » dira Peter en introduction), MIDNIGHT OIL joue « Antartica » en soulignant l’engagement écologiste des Français. Rarement jouée en live, le bonheur est indescriptible et le piano de Jim en épilogue jouissif. Une pièce maitresse méconnue de leur discographie en date de 1990. Après le fédérateur et attendu « The Dead Heart », c’est « My Country » qui prend les Parisiens à la gorge dans sa version acoustique. Fan depuis toujours, j’ai versé ma larme tant cette interprétation fut simple mais majestueuse (surtout avec la voix de Rob sur le final).
Les Australiens alternent les projets récents (« Gadigal Land », « Reef ») avec les classiques qui varient au fil des concerts. MIDNIGHT OIL est de ces groupes qui surprennent et changent la set-list tous les soirs. Nous aurons « Short Memory » (de leur meilleur album « 10 to 1 » en date de 1982) et « Kosciusko » durant laquelle une panne générale de courant surprend toute la salle ! Que nenni, le groupe continue à jouer et les lumières reviennent quelques instants plus tard… insolite ! Dans la même veine musicale, « Only The Strong » est puissante et permet au chanteur ses danses hypnotiques qui électrisent le public. Plus tôt, un hommage fut rendu à Bones qui était encore sur les planches lors du dernier concert Parisien du groupe en 2019 au Grand Rex. Accessibles, les musiciens jouaient le jeu des selfies comme ils l’ont fait ce soir vers 19H avant d’entrer dans l’antre fondée par Bruno Coquatrix. Durant 4 décennies de succès, ils ont toujours maintenu une relation particulière avec le public tout en conservant leur fibre idéologique présente dans bon nombre de leurs chansons. A cet effet, le concert se poursuit avec « Redneck Wonderland » de 1997 dont la pochette représentait un kangourou mal léché qui portait un fusil sur l’épaule… tout un programme !
S’ensuit 4 missiles qui mettent K.O. les spectateurs avant le rappel : « Blue Sky Mine », « Power And The Passion », « Beds Are Burning » et « Sometimes ». Autant dire que la transfusion de bonne musique est directe et que le public, plus motivé que jamais sur les refrains, nage en plein bonheur. Malgré des décors simples (le poing de la dernière pochette en fond de scène), des lumières tantôt rouges puis bleutées, le spectacle est qualitatif et l’essentiel demeure sur les planches. Peter a troqué sa chemise contre un tee-shirt en soutien à l’Ukraine alors que Jim ne quittera pas son éternel chapeau noir. Pour le rappel, le chanteur gratifie le public de sincères remerciements avant d’entamer « We Resist », titre qui résonne particulièrement dans notre pays habitué aux luttes sociales. « Forgotten Years » rappelle que nous avons subi la 2ème guerre mondiale mais que les terres Australiennes fut épargnées. « Hercules » clôt les débats avant que le groupe ne salue une dernière fois ses fans surchauffés. Encore quelques dates Européennes puis Australiennes à l’automne avant de ranger définitivement les micros et les instruments.
Un sentiment bizarre m’envahit. Je ne reverrai plus l’un de mes groupes fétiches mais cet ultime show fut d’une rare intensité. « Antartica » et « My Country » resteront à jamais dans ma vie. MIDNIGHT OIL forever.
Diego OnTheRocks