ATTELLE!
Sauf pour les aficionados des réseaux sociaux, la grande surprise lors de l’entrée en scène à 21 heures précises est son bras gauche en écharpe! STING saisit le micro pour expliquer qu’il s’est blessé samedi dernier et qu’il ne pourra jouer de la basse ce soir. Qu’à cela ne tienne et malgré une intervention la veille, il déclare avoir trouvé un remplaçant à la basse (Nico) lui permettant de se concentrer sur le chant (il fit de même deux jours auparavant à Orléans). D’emblée, le chanteur fait un bond de 43 ans en arrière et présente « Roxanne » en vantant la piètre qualité de l’hôtel Parisien où il était logé avec son groupe alors qu’ils tentaient de gagner leurs premiers cachets.
MAXI BEST OF
L’intégralité du set va être consacrée aux tubes qui ont bercé les 11 000 spectateurs durant toute leur vie permettant de jauger l’incroyable carrière de STING. Pas moins de 8 titres de POLICE vont être interprétés durant les 1H40 de show. Au début, le chanteur a l’élocution faconde en Français (on suppose un prompteur discrètement installé!) et raconte comment le patron d’un bar lui certifiait que « Message In A Bottle » ne marcherait jamais… mais le plus étonnant dans ce concert est l’enchaînement de titres familiers! Dès les premiers accords, l’auditeur reconnaît la chanson et évalue approximativement la période : « Englisman In New York », « If I Ever Lose My faith », « Every Little Thing She Does Is Magic », « Seven Days » ou « Brand New Day » (sur laquelle l’harmoniciste remplace STEVIE WONDER avec brio) sont autant de tubes synonymes de plaisir. A cet effet, les musiciens excellent et seront nommés deux fois par STING, signe évident d’une reconnaissance pas toujours acquise. Humble, le chanteur met en avant deux choristes pour des duos aussi efficaces que l’original, « Whenever I Say Your Name » et « If You Can’t Find Love ». Dans toutes ces nouvelles adaptations, blues et funky prennent le dessus sur les standards rock de POLICE et la variété-pop des succès de STING. A mon sens, l’émotion est à son comble sur « Fields Of Gold » et « Shape Of My Heart » alors que « Wrapped Around Your Finger » obtient la palme d’or de la soirée. L’ambiance reggae d’une époque révolue rattrape le chanteur qui insère des couplets de BOB MARLEY dans « So Lonely » et « Walking On The Moon ».
Malgré l’aisance du début de concert, on voit STING tenir son bras et probablement accuser le coup de sa vaillance scénique. Fin et musclé, le bougre de 68 ans assure mais fatigue. Même si « Desert Rose » sera festif et lumineux, le rappel va être rapidement expédié et les versions des superbes « Russians » puis « Fragile » enchaînées vocalement pour rejoindre les loges définitivement (probablement le seul reproche à ce concert réussi). Néanmoins, les spectateurs se satisfont d’une soirée maintenue. En tout état de cause, l’échange entre l’artiste et son public a bien eu lieu et le nouveau souffle injecté à ses tubes est très efficace. STING est (trop) prolifique et sa carrière exemplaire.
Diego OnTheRocks