La grande classe ! De loin, Jacques et Thomas semblent être frères, de près l’ancien fer de lance des yéyés assume ses (futurs) 80 ans alors que son fils confirme être son véritable sosie ! Par contre, tant artistiquement qu’humainement, le niveau est élevé et la famille Dutronc peut être fière de carrières incomparables (tout comme les Chedid).
Physiquement, les deux playboys assurent, le plus vieux en santiags/cuir et le plus jeune dans un style plus décontracté. Point commun de la tenue : les lunettes ! Les personnages sont opérationnels et vont régaler le public durant 1h45, sans cigare allumé.
LE CONCERT
Les musiciens qui accompagnent le célèbre duo sont d’une qualité indéniable : Eric Legnini, Maxime Zampieri, Julien Herné, le très bon Rocky Gresset et l’extraordinaire Fred Chapellier bien connu des festivaliers du Cognac Blues Passions. En fond de scène se trouve un bar alors que quelques panneaux précisent ça et là l’origine des invitants du soir (« merde in France », « Corsica band »).
La setlist va mêler les plus belles années de Jacques Dutronc avec quelques hits de Thomas incluant certaines perles méconnues. Après une entrée rythmée (« Et Moi, Et Moi, Et Moi »), les textes de Jacques Lanzmann nous rappellent qu’il était un parolier hors pair et humoristique (« La Fille Du Père Noël »). Le couple est bavard et fait rire le public grâce à de nombreuses anecdotes, du changement de l’état de la ville de Paris (Jacques sur « Il Est 5 Heures Paris S’Éveille ») à la berceuse qui endormait l’enfant Thomas (« Fais Pas Ci, Fais Pas Ça »). Ce dernier avoue être légèrement grippé ce qui n’influe pas sa prestation vocale, bien au contraire… parfois il couvre la voix de Jacques qui alterne chant et pauses accoudé au bar. Une photo de Françoise Hardy est projetée en fond de scène et Thomas raconte qu’il est obligé d’interpréter le titre préféré de sa maman, « Sésame », chanson d’amour datant de 2011. Elle sera très applaudie.
« ENCORE ? » ET APRÈS
Après une pointe d’humour concernant le célèbre « Encore ! » qui clôt « Cacapoum », Thomas revient jouer sans son père deux perles de son répertoire : « Je n’Suis Personne » et la magnifique « Demain ». Tout comme « Aragon » dans la première partie, ses textes révèlent la personnalité du quinquagénaire et de ses 4 albums solo. Les musiciens se déguisent en Daft Punk pour une partie disco très sympathique. Pour mémoire, dans l’album « Frenchy » Thomas reprenait « Get Lucky » dans un style jazzy des plus convaincants ! Jacques revient au rythme de la batterie avec « Les Cactus » sur laquelle l’Arkea Arena exulte et s’époumone une dernière fois jusqu’au départ des artistes qui regagnent définitivement le backstage.
Diego OnTheRocks