Diego : « 100 » et « Mille milliards » sont des titres qui font référence à des BD, des Schtroumpfs à Tintin. Ce dernier suppose une homoséxualité entre Tintin et le capitaine Haddock. Hergé aurait-il pu en parler aussi librement dans les années 70 ?
Oldelaf : Je ne pense pas qu’à cette époque il était facile d’admettre l’homosexualité. C’est marrant d’apprendre que des gros durs qui jouaient les acteurs étaient homos, je pense à Jean Marais par exemple. Pour revenir à Tintin, je crois qu’il y a une relation particulière entre ce marin bourru et cet intrépide journaliste.
Diego : On imagine mal Popeye homosexuel !
Oldelaf : C’est complètement possible ! Le clip « Cargo de Nuit » d’Axel Bauer est devenu une référence pour la communauté gay. Habillé à l’époque par Jean-Paul Gautier ! D’ailleurs il existe une fresque à Paris où Tintin et Haddock s’embrassent à pleine bouche, c’est superbe. En 2024, il n’y a plus de honte à se cacher et la banalité est devenue normale.
Diego : Olivier préfère-t-il Oldelaf chroniqueur radio ou Oldelaf chanteur ?
Oldelaf : Le chanteur ! La chronique c’est du boulot mais ce n’est pas mon métier.
Diego : Néanmoins dans les deux cas tu joues sur les mots et la répartie !
Oldelaf : Il ne faut pas se tromper, je suis un intervenant dans une émission qui n’est pas la mienne. C’est une démonstration de ce qu’on sait faire pour parler de soi. C’est un métier rémunéré qui engage une quantité faramineuse de travail. Quoiqu’il arrive, je continuerais la musique même à effectif réduit si le succès ne devait pas être au rendez-vous.
Diego : Parle-moi de ton rôle dans la pièce de théâtre « Opération Bretzel » ?
Oldelaf : C’est un spectacle humoristique dans lequel on joue de la musique. De base, je me sens plus légitime en chanteur même si l’humour est dans mon adn. Je n’ai jamais pris de cours de théâtre ou d’écriture, j’ai la chance d’être avec Arnaud Joyet et notre spectacle combine rire, action et chansons.
Diego : Dès que tu es sur une scène musicale, as-tu une correspondance théâtrale ? Un côté représentatif ?
Oldelaf : Certains ont la chance d’avoir une prestance naturelle et tu as raison, le fait d’être sur scène oblige une attitude adaptée. La mise en scène pour un groupe de rock n’est pas toujours évidente car il faut s’adapter aux lumières et aux effets. Attention à ne pas se cacher derrière la mise en scène ! On m’a raconté la mise en scène du brillant trompettiste Suisse Erik Truffaz qui s’est baissé sur scène dos au public en négligeant son jean trop bas dévoilant ainsi sa raie du cul… sans intention initiale ! C’est moche… Dans ces cas-là, la mise en scène est importante. Je me rends compte qu’au fil des concerts on améliore la mise en scène et qu’au fil des tournées, on s’améliore tout simplement ! A ce jour, notre niveau d’exigence est élevé.
Diego : Avez-vous un rituel avant d’entrer en scène ?
Oldelaf : Oui, nous avons un cri de guerre qui est évolutif en fonction des spectacles. Ce rituel dure depuis les débuts.
Diego : Quelles sont les 5 plus belles minutes de ta vie ?
Oldelaf : La naissance de mon premier enfant. J’ai revu toute ma vie lorsque la sage-femme l’a posé sur le ventre de ma femme. Un grand vide dans lequel tu revois ta vie en projetant la sienne.
Diego : Y’a t’il des personnalités avec qui tu aimerais aller au restaurant et de quoi parlerez-vous ?
Oldelaf : Oui ! Philippe Etchebest qui est peut-être présent dans la salle ce soir ! Nous parlerions de bouffe et c’est bien un projet d’éventuellement manger chez lui ce soir… nous avons déjà passé une soirée ensemble après un concert avec les Souchon. Le personnage de la télé joue un rôle mais le vrai gars est différent.
Diego : Pour finir, quels sont les plus beaux concerts que tu as vécus en tant que spectateur ?
Oldelaf : Paul Mc Cartney en 1993 à Bercy pour la tournée « Paul Is Live ». D’ailleurs je vais le revoir en décembre à l’U Arena ! Le groupe Debout Sur le Zinc à la Cigale de Paris vers 2012. J’ai pleuré trois fois en concert, la première avec Debout Sur le Zinc et les deux autres fois à mon mariage avec mon ami régisseur sur la chanson de Claude Michael Schonberg, « Le Premier Pas ».
Diego : Merci à toi et bonne année 2025 ! On se retrouve le 14 juin 2025 à l’Entrepôt du Haillan !
Oldelaf : Avec plaisir, merci à vous deux.