Créée en 1867, la Haute Ecole de Joaillerie a formé des générations de
bijoutiers, joailliers, orfèvres, gemmologues qui exercent dans les plus grands ateliers. Plus ancien établissement de joaillerie au monde, elle perpétue l’art du savoir-faire à la française dans un domaine exigeant où se côtoient rigueur et passion, créativité et technique, tradition et modernité.
Au fil des années elle n’a cessé d’investir afin de faire rayonner l’art joaillier français. Forte de la qualité de son enseignement et du lien filial qu’elle entretien avec le métier, la Haute Ecole de Joaillerie est une véritable référence pour tous les acteurs de la profession. Elle regroupe quatre départements : la formation initiale, la formation en alternance, la formation professionnelle continue et la formation internationale. Tous les étudiants de l’école apprennent à la fois à travailler et à fabriquer de manière traditionnelle. Les options sont mélangées au sein des formations dans un objectif de partage des idées, d’échange entre les différents métiers et de communication du savoir autour du bijou. C’est ce lien entre la fabrication et la création qui fait la puissance de la joaillerie française, l’Ecole étant le lieu fédérateur de ces valeurs communes. C’est ainsi que l’Ecole a tissé des liens étroits avec les
plus belles maisons de la place Vendôme, de Cartier à Boucheron en passant par Chaumet ou encore le groupe LVMH, qui a choisi l’École comme partenaire de son Institut des Métiers d’Excellence. A l’aube des
célébrations de son cent cinquantenaire, la Haute Ecole poursuit son évolution en quête de l’excellence et de la pérennisation du savoir faire qu’elle dispense.
Quel regard portez-vous sur ces 150 années de traditions et ces différentes générations de professionnels qui se sont suivies au sein de l’Ecole ?
L’Ecole de Joaillerie a un parcours spécifique, c’est la première école d’Arts appliqués en France. Elle a participé et accompagné le développement de la joaillerie française qui est passée du statut artisanal en 1867 à celui d’un secteur entier de l’économie constitué de marques et de groupes qui représentent le savoir faire français à l’international aujourd’hui. L’École a formé des générations de joailliers, designers, chefs d’atelier, responsables qui ont contribué à l’évolution de la joaillerie. De la fin du XIX e siècle et à travers tout le XX e, le développement de l’Ecole a été parallèle à celui de la joaillerie et il le sera encore, je l’espère,
La perception du milieu de la joaillerie par les étudiants a t-elle évolué au cours des dernières années ou retrouvez-vous les mêmes motivations et les mêmes passions génération après génération ?
Le profil de nos étudiants a changé depuis quelques années. L’Ecole était traditionnellement une école du savoir faire et de la main avec un recrutement d’étudiants assez jeunes (16-17 ans à l’entrée de l’Ecole). Cela n’est plus le cas aujourd’hui, la majorité de nos étudiants sont au moins bacheliers et ont même souvent déjà un niveau de formation supérieure pour les métiers de la formation et de la fabrication. Nous
avons également beaucoup développé la formation sur la création et le design qui existait déjà autrefois mais de manière plus embryonnaire et continuons à développer les formations de niveau supérieur (bachelors et des masters) qui attirent donc un public particulier. Nos étudiants ont effectivement toujours ce même intérêt et cette même passion pour ce qu’ils font. Et l’on remarque aujourd’hui, notamment dans le cadre de la formation continue, cette quête d’un métier de sens qui permet un travail concret et non abstrait. A l’époque de la dématérialisation de beaucoup de fonctions et du travail en général, je crois que cette motivation est très forte pour beaucoup d’étudiants.
L’Ecole offre des formations spécifiques aux étudiants étrangers, cela relève t-il d’une volonté de rayonner d’avantage vers l’international ?
Tout à fait. L’Ecole est restée très franco-française, pendant longtemps. Aujourd’hui la joaillerie s’est développée dans le monde entier, les grandes marques se développent sur tous les continents. Nous accompagnons ce développement comme nous avons pu le faire pendant un siècle et demi auprès de la joaillerie. Nous avons de plus en plus de
demandes d’étudiants étrangers qui veulent connaître, découvrir cet environnement spécifique, ce savoir faire particulier. Il est donc indispensable aujourd’hui pour l’Ecole, surtout concernant les diplômes de bachelor et de master, d’ouvrir des formations à l’international.
Quels sont les défis que l’Ecole se doit de relever pour les années à venir ?
Les deux grands enjeux de l’Ecole sont pour moi l’élévation du niveau de compétences et l’ouverture à l’international. Cela passe par l’offre de formations de niveau bachelor et master, le développement de formations sur la création et le design, le marketing et le luxe de manière plus générale afin de les ouvrir également à l’international.
Qu’aimeriez vous voir accompli au sein de votre institution dans les prochains 150 ans ?
Je sais que l’Ecole vivra bien évidemment encore 150 ans et en tant que souhait personnel, j’aimerais beaucoup pouvoir être présent au trois centième anniversaire ! Je voudrais surtout voir l’Ecole passer du niveau d’une école nationale connue et reconnue à celui d’une véritable institution internationale.