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Le diamant, en toute transparence

Le diamant, en toute transparence

Le diamant est une pierre rare, en raison de la nature du processus de sa formation. Un rapport dévoilé par le Natural Diamond Council permet de mieux faire la lumière sur cette gemme si précieuse et surtout, de prendre des décisions éclairées lors de l’achat d’un diamant naturel ou de sa copie synthétique. 

En juillet dernier, cette organisation mondiale à but non lucratif orchestrait à Paris une conférence-débat sur l’impact environnemental et social de l’industrie du diamant.

« Le Natural Diamond Council se donne pour mission d’éclairer les décisions des acheteurs en communiquant des informations transparentes », explique Divid Kellie, PDG du Natural Diamond Council (NDC). Lors d’une conférence-débat « Diamond Transformation », organisée à Paris au mois de juillet, les échanges ont porté sur la traçabilité des diamants dans la chaîne d’approvisionnement mais aussi, sur l’émancipation des femmes, le soutien aux communautés locales, les objectifs de neutralité carbone et la protection de la biodiversité. Les intervenants ont également mis en avant le soutien financier apporté aux communautés locales des pays où sont extraits les diamants et rappelé que cette industrie fait vivre 10 millions de personnes dans le monde.

Un peu plus tôt en 2023, le Natural Diamond Council avait aussi dévoilé une analyse intitulée « Le diamant, répondre aux mythes et idées reçues sur l’industrie du diamant ».

Résultant de recherches menées par des organisations tierces (Gemological Institute of America (GIA), Bain &Compagny, NASA), de consultations auprès d’experts du secteur (Paul Zimnisky) et de conseillers indépendants en matière de développement durable (Eco-Age), ce rapport s’inscrit dans la politique de transparence menée par le Natural Diamond Council.

Distinguer diamants naturels et synthétiques

Le mot diamant, seul, désigne toujours un diamant naturel. Seuls trois termes peuvent être utilisés pour qualifier un diamant synthétique : « diamant synthétique », « diamant de synthèse » ; et « diamant de laboratoire », terme utilisé uniquement hors de la France.

Forme cristallisée du carbone pur, les diamants naturels se sont formés entre 90 millions et 3 milliards d’années plus tôt sous l’effet d’une pression et de températures extrêmes, environ 150 Km sous la surface de la Terre. Leur jaillissement à la surface est dû à de violentes éruptions volcaniques.

De leur côté, les diamants synthétiques sont fabriqués en quelques semaines seulement. Pour cela, deux méthodes sont possibles.

La méthode haute pression, haute température (HPHT) imite la création naturelle des diamants grâce à une température extrême (1 300 à 1 600 °C) et une très forte pression. L’autre méthode est le dépôt chimique en phase vapeur (CVD), qui consiste à placer un germe de cristal dans une chambre à gaz scellée, portée à température de 900 à 1 200 degrés, et remplie de méthane et d’hydrogène.

Tous les diamants synthétiques peuvent être détectés à l’aide d’instruments professionnels. Basés sur diverses technologies, ils permettent de distinguer des différences entre la structure des diamants naturels et celle des diamants synthétiques, fabriqués dans un laboratoire. La formation des cristaux de carbone, c’est-à-dire des diamants, est différente dans la nature, leur structure est donc distincte.

Il existe plus de 40 instruments sur le marché permettant aux acteurs de l’industrie du diamant (détaillants, créateurs et fabricants) de détecter les différences. Des certificats de gradation, ou certificats d’authenticité (en fonction du laboratoire de gemmologie) accompagnent les diamants naturels, tandis que les diamants synthétiques doivent toujours être indiqués clairement comme tels. Les vendeurs de diamants ou de bijoux en diamant, tels que les détaillants ou les bijoutiers, sont légalement tenus d’indiquer si un diamant a été fabriqué par l’homme et doivent utiliser une terminologie claire et approuvée dans leur communication avec les consommateurs. Les laboratoires de classification effectuent également des tests et fournissent des rapports qui confirment la nature des pierres.

Durabilité et éthique

Contrairement à ce qui est prétendu, les diamants synthétiques ne sont pas toujours durables et l’Union européenne a annoncé un ensemble de nouvelles lois visant à lutter contre les allégations de durabilité mensongères. Le processus de fabrication, étalé sur plusieurs semaines, est particulièrement énergivore et requiert des chaleurs proches de 20 % de la température de la surface du soleil. Plus de 60 % des diamants synthétiques sont issus de la production de masse en Chine et en Inde, où le réseau électrique est respectivement alimenté à 63 % et 74 % en charbon. D’un point de vue écologique, la durabilité des diamants synthétiques dépend de l’énergie, des produits chimiques, des matériaux utilisés ainsi que des modalités de gestion de l’eau et des déchets sur le site de production.

Sur son site naturaldiamonds.com/fr, le Natural Diamond Council rappelle que l’industrie du diamant naturel profite aux communautés locales sur le plan socio-économique. En parallèle, elle a entamé son parcours de décarbonation, conformément aux objectifs climatiques internationaux. Elle œuvre aussi à réduire l’impact environnemental de l’extraction minière, tout en protégeant la biodiversité dans un territoire quatre fois supérieur à la zone d’exploitation.

Cette industrie est très sévèrement réglementée. Dans le cadre du processus de Kimberley, mandaté par les Nations unies et l’Organisation mondiale du commerce, l’ensemble du commerce des diamants bruts est strictement surveillé afin de garantir l’absence de conflits. Tout un arsenal d’initiatives, de processus et de politiques a ainsi été mis en place pour assurer la conformité de l’industrie sur les questions sociales, tout au long de la chaîne d’approvisionnement. L’industrie peut s’appuyer sur des mécanismes robustes de contre-pouvoir, notamment l’audit de ses principaux acteurs, pour faire valoir l’importance de l’approvisionnement éthique.

L’industrie du diamant naturel s’est engagée au respect des normes sociales et à l’éthique commerciale, d’où l’élaboration de codes de conduite, de directives et de mesures de supervision par des tiers, ainsi que la mise en place en interne d’un devoir de diligence.

Traçabilité et prix

L’industrie du diamant naturel accélère ses initiatives de traçabilité et exploite des technologies comme la blockchain pour assurer la transparence de ses chaînes d’approvisionnement.

Au cours des dernières décennies, le système de certification du processus de Kimberley a fourni à l’industrie un cadre de réglementation du commerce des diamants bruts afin de réduire leur provenance de zone de conflits. Ce processus a, depuis, été numérisé sur la blockchain, gagnant par là même en efficacité. La technologie permet en outre d’établir un suivi du diamant dès son extraction.

Les détaillants de bijoux en diamants naturels lancent également leurs propres plateformes de traçabilité et collaborent avec des fournisseurs de technologie pour s’assurer que leurs chaînes d’approvisionnement répondent aux exigences des politiques mondiales en matière de réglementation sociale et environnementale, ainsi qu’aux attentes accrues de leurs clients en matière de durabilité.

Pendant ce temps, le marché évolue. Les prix des diamants synthétiques ont chuté entre 2016 et 2023. Dans certains cas, le prix d’une pierre d’un carat a diminué de plus de 70 %. L’écart de prix entre les diamants synthétiques et les diamants naturels ne cesse de se creuser. Bien que sujet à des fluctuations au cours des 35 dernières années, le prix des diamants naturels poursuit quant à lui une tendance haussière, avec une augmentation moyenne de 3 % par an. De plus en plus rares, il n’en deviennent que plus précieux.

Carine Loeillet

 

Légendes photos :

Photo 1 : intervenants conférence-débat à Paris
Conférence-débat « Diamond Transformation » à Paris. De gauche à droite, Kesego Kereemang, manager sécurité, santé et RSE de Lucara Botswana ; Marie-Claire Daveu, directrice du Développement durable et des relations institutionnelles internationales de Kering et co-présidente WJI 2030 ; Livia Firth Mbe, fondatrice d’Eco-Age ; André Messika, fondateur et président de André Messika Diamonds LTD ; Iris Van Der Veken, directrice exécutive et secrétaire général chez Watch & Jewelry Initiative 2030.

Photo 2 : bracelet « tennis » et diamants naturels non montés posés sur une table
Le Natural Diamond Council informe les consommateurs sur le monde des diamants naturels par le biais de sa plateforme Only Natural Diamonds.

Photos 3-4 : Lilly James pour la campagne 2023
« A chérir, maintenant et à jamais » (« To Treasure, Now and Forever« ), la nouvelle campagne internationale 2023/2024 lancée par le Natural Diamond Council célèbre la longévité, la beauté et la polyvalence des diamants naturels dans le quotidien de la vie d’une femme.