L’Italie. Elle nous fait rêver, certes, avec ses splendeurs romaines, avec son histoire mythique, avec Rome tant chantée par les grands noms du cinéma -Roma,
la città aperta de Roberto Rossellini, si sublimée par l’actrice Anna Magnani aujourd’hui disparue- avec sa cuisine, sa haute couture et une industrie de la chaussure à toute épreuve. Cependant, elle n’en finit pas de nous faire monter les marches du rêve, cette fois, pour aller à la rencontre d’un talent et de créations plus que grandioses : un génie de l’art du bijou et de la pierre précieuse, Gianmaria Buccellati.
y eut le grand Fabergé, joaillier du Tsar Alexandre III, il y a la lignée des Buccellati depuis Mario Buccellati jusqu’à Gianmaria du même nom aujourd’hui, le dernier «roi» d’une joaillerie si splendide, si magnifiée qu’il est impossible de la décrire. Ce sont des pièces uniques au monde, exigeant des mois de travail hors du commun pour un seul bijou – serait-il une bague – une collection des plus prestigieuses, au même rang que les bijoux de la Couronne d’Angleterre et que la famille Buccellati se refuse à vendre, gardant précieusement ce trésor quasi national et qui ne le prête qu’aux musées, lors d’expositions. Les créations Buccellati se sont imposées dans l’univers joaillieret les Van Cleef, les Bvlgari, les Chaumet ou les Boucheron, seraient-ils parmi les plus réputés, rivalisent avec peine. Bien sûr, si ces derniers offrent un carrousel de bijoux somptueux à l’échelle mondiale, Buccellati, lui, crée peu de pièces mais, alors, quelles pièces ! À faire, en effet, pâlir les plus grands…
Gianmaria Buccellati met tant d’amour dans ses créations, qu’il s’en défait à contrecoeur et plus encore, quand le bijou ne va pas à telle lady ou à telle autre. Deux autres sanctuaires de la joaillerie Buccellati offrent aux esthètes de l’orfèvrerie et aux grandes élégantes dans le monde un plateau éblouissant de diamants, d’émeraudes, de saphirs aux eaux les plus pures : New York et la place Vendôme à Paris. Thèmes animaliers, montres d’une rare beauté, voire même des coques pour iPad et iPhone, Buccellati expose ses créations et nous fait rêver le temps d’une beauté magnifiée. Faire rêver. Le temps d’un soir ou pour toujours. Rêves immuables en autant de rivières diamantées. Le rêve est, certes, coûteux mais qu’importe, la beauté mérite que lui soit donné le rang qui lui convienne. Or, argent, pierreries dont le diamant trônant tel un souverain parmi les gemmes princières, le bijou est aérien, délicat et le baroque est apuré. Le bijou n’est plus un bijou, il est simplement la perfection.
Fadéla Chaïm-Allami
Crédit photos : Buccellati