La société Blancarré et ses créateurs sont allés à la rencontre de la presse, mais aussi des clients parisiens, le 26 avril 2017, lors d’une journée réservée à la marque dans une boutique parisienne renommée, spécialisée en horlogerie, Ochrono. Installé au coeur de Paris, près de la rue de Rivoli, ce magasin de montres propose 80 marques, soient 3000 références. Les montres Blancarré n’y sont pas encore proposées à la vente, la marque n’a d’ailleurs pas encore de point de vente en France, du fait de sa jeunesse et de son lancement pour l’instant volontairement discret. C’est une volonté des concepteurs, qui préfèrent aller d’abord directement à la rencontre de leurs clients, afin de connaître leurs besoins et d’adapter leur produit, plutôt que de mettre en place une opération de marketing sans avoir au préalable consolidé les fondements. Ainsi, les montres sont uniquement disponibles sur le site blancarre.com et présentées à l’occasion d’événements ou de boutiques éphémères.
A écouter Nicolas Mertenat, fondateur et designer de Blancarré, il apparaît comme une évidence que les montres qu’il a créées ne peuvent que lui ressembler : à la fois carrées, comme son discours, sobres à l’image de son humilité et pourtant, tellement inédites et conformes à son inventivité.
Nicolas Mertenat a tout quitté pour l’aventure Blancarré. Ce designer horloger reconnu, dont le parcours l’a conduit à travailler chez de grands noms du secteur en France et en Suisse, n’a pas choisi la facilité en quittant son dernier poste au sein d’une célèbre marque internationale. D’autant qu’il a entraîné ses deux frères – les Mertenat sont des triplés – dans le projet. Ces derniers ont totalement confiance en son talent de créateur et chacun apporte sa compétence complémentaire. Le pari fou de Blancarré est précisément de lancer une montre de forme carrée, qui n’existe pratiquement pas sur le marché, tout du moins dans l’horlogerie de facture suisse. Près de 80% des boîtiers sont ronds, le reste des formes se partage entre le rectangle, le tonneau et quelques boîtes immédiatement identifiables et devenues des classiques, comme la Tortue ou la Baignoire chez Cartier. Nicolas Mertenat rêvait depuis longtemps de dessiner une montre carrée et il savait qu’aucune marque traditionnelle ne serait à même d’accepter sa proposition. Il ne restait donc plus qu’à créer une marque et lancer une collection.
La marque Blancarré est née il y a un an, en mai 2016, mais les modèles commencent tout juste à faire parler d’eux. Les frères Mertenat ont préféré prendre le temps de faire les choses bien. La première collection compte six montres mécaniques à remontage automatique, avec des boîtiers en titane ou céramique, et des bracelets en caoutchouc. Les fonctions affichées sont les heures, les minutes, les secondes mais aussi une grande date et un second fuseau horaire. Conçus pour être portés aussi bien par les hommes que par les femmes, ces premiers modèles s’affichent en gris, noir, ou noir et blanc. Mais le designer ne compte pas se limiter à ces premières propositions plutôt sobres et déjà consensuelles, mêmes si elles cassent les codes de l’élégance horlogère classique. Les réactions encourageantes et la motivation des premiers clients laissent présager que le monde de l’horlogerie entendra bientôt parler de Blancarré et ne tardera pas à regretter d’avoir délaissé aussi longtemps la forme carrée.
Carine LOEILLET