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Energy Observer, le catamaran légendaire célèbre ses 40 ans

Energy Observer, le catamaran légendaire célèbre ses 40 ans

Energy Observer  mis à l’eau en 1983 et possédant de nombreux records, célèbre cette année son 40e anniversaire. Passant du catamaran de course le plus rapide du monde en 1994 au premier bateau avec une autonomie énergétique depuis 2017, l’histoire de ce navire incroyable devenu l’ambassadeur des solutions sur la Terre, est à découvrir.

Skippers prestigieux

40 ans est un très bel âge pour un bateau. Alors que les bateaux commerciaux vivent pendant 25 à 40 ans – car plus ils sont imposants, plus leur espérance de vie est réduite – les bateaux de course ont des périodes de vie plus importantes. Grâce à des structures exemplaires, améliorées et optimisées très souvent au long de leur carrière, ainsi que leur architecture permanente en font des machines aux nombreuses vies.

Energy Observer a été construit au Canada en 1983par Canadair, le célèbre fabricant d’avions, sous le nom de Formule TAG. Il a connu de nombreux et prestigieux skippers. Mike Birch, le premier vainqueur de la Route du Rhum, fut le pilote de cette machine révolutionnaire à l’époque. Mike s’est retiré durant la dernière Route du Rhum, petit clin d’œil à une destinée marquée par la révolution multicoque, sa victoire historique sur le petit trimaran jaune à la barbe de Michel Malinowski ayant marqué les esprits. Le bateau, signature de Nigel Irens, était à cette époque la vitrine de la haute technologie et des composites. D’une longueur de 24 m, construit en Kevlar sur mousse Airex et carbone, pesant moins de 10 tonnes et possédant plus de 440 mètres carrés de voilure. Le bateau véloce subira cependant une longue mise au point ponctuée de démâtages et autres incendies, mais on retiendra surtout de belles performances tel le record de vitesse en 24 h, 512.5 miles dès 1984.

Record autour du monde

En 1992, Sir Peter Blake décide de l’allonger à 25,90 mètres afin de battre le record du monde de vitesse, le célèbre Trophée Jules Verne. En duo avec une autre légende britannique de la course au large, Robin Knox Johnson, le navire finira par se briser au large de l’Afrique du Sud. Puis avec le soutien d’Enza New Zealand, il a été décidé de l’agrandir encore à 28m ! Dans un redoutable duel avec Olivier de Kersauson en 1994, le catamaran, ainsi regonflé à fond, remporte en 74 jours 22 heures 17 minutes (14,68 nœuds de moyenne) le Trophée Jules Verne, véritable Saint Graal de la vitesse océanique.

Le grand catamaran, devenu le bateau le plus rapide autour du monde, a été acheté en 1997 par la Britannique Tracy Edwards, qui a fait une autre tentative avec un équipage féminin pour le Trophée Jules Verne mais a fini par casser le mât.

Tony Bullimore, l’éternel coureur de Sa Majesté, l’a acheté en 2000 et l’a allongé encore à 102 pieds (31 m) pour participer à The Race, une course autour du monde du millénaire, puis à la compétition Oryx Cup de Doha au Qatar en 2005. Laissé inactif pendant quelques années, il est finalement acquis par Victorien Erussard et ses équipes à partir de 2015 et profondément remodelé pour devenir Energy Observer.

Bateau au service de la transition énergétique

Passant de 15 tonnes à 35 tonnes, le bateau s’est vu greffer un volume de coques plus important et, surtout, la nacelle centrale qui a été moulée en forme de trimaran de course. Plusieurs architectes ont participé au changement, dont Marc Lombard et Marc Van Peteghem, également responsables de son aérodynamisme et de ses performances.

L’objectif n’est plus la vitesse pure, mais désormais l’autonomie énergétique. Après des essais de plusieurs technologies de propulsion et des éoliennes verticales, le catamaran a retrouvé ses minuscules ailes en 2019, mesurant chacune 32 mètres carrés par rapport aux plus de 400 mètres carrés précédents ! Développées par Ayro, elles sont entièrement automatiques et nettement plus efficaces, annonçant les gréements du futur… comme pour tous les systèmes embarqués développés à bord : une chaîne hydrogène entière, une production solaire à la pointe de la technologie, des hélices à pas variable et de nombreuses innovations.

Record de longévité

Si les coques d’Energy Observer ont parcouru déjà l’équivalent de quelques tours du monde, souvent à des vitesses très élevées, et fait preuve d’une fiabilité inouïe, tous ces systèmes embarqués peuvent également revendiquer des records de longévité. Aucune chaîne d’hydrogène n’a maintenu une haute pression pendant plus de 50 000 heures et 50 000 milles nautiques dans un environnement aussi complexe et exigeant.

Un millier de capteurs embarqués, des circuits électrique et de contrôle commande, des batteries de 24v et 400v, des moteurs, des dessalinisateurs générateurs d’eau potable, et même un électrolyseur (premier électrolyseur embarqué en 2017 !) ont pratiquement tours les quelque 50 000 heures de fonctionnement depuis leur installation, dans les conditions les plus extrêmes (85 degrés Celsius dans les coques cette semaine, etc.), une performance inédite loin des laboratoires et usines spécialisés.

Alors, à l’occasion des 40 ans du bateau, les équipes souhaitent également célébrer tous les partenaires technologiques impliqués dans cet exploit de longévité en repoussant les limites de la durabilité et de la fiabilité !  Energy Observer est loin de ses bases depuis plus de 3 ans, énième record pour ces technologies innovantes, annonciatrices des systèmes énergétiques indispensables à la transition énergétique !

Chiffres clés Energy Observer 2017-2022

Mise à l’eau : 14 avril 2017 à Saint-Malo – Distance parcourue : + 50 000 milles nautiques – Nombre d’escales : 77 – Nombre de pays : + 40 – Nombre de visiteurs village : + 350 000

A propos d’Energy Observer

Energy Observer, originellement le nom du premier navire autonome à hydrogène zéro émission, est à la fois un plaidoyer et un laboratoire de la transition écologique. Développer des solutions énergétiques fiables, durables, sans émissions nocives et abordables économiquement sont au cœur des enjeux de l’Odyssey et de la filiale industrielle EODev. Le bateau navigue autour monde pendant 7 ans, s’arrêtant dans des villes emblématiques et rencontrant des femmes et des hommes qui œuvrent pour créer des solutions durables et respectueuses de la planète. En tant que premier Ambassadeur français des 17 Objectifs de Développement Durable fixés par l’ONU, la mission – renforcée par le fonds de dotation Energy Observer Foundation – est de sensibiliser l’ensemble des acteurs aux enjeux de la transition écologique et d’explorer les solutions prouvant qu’un nouvel avenir énergétique est tout à fait possible.

Energy Observer a obtenu le Haut-Patronage de M. Emmanuel Macron, Président de la République française. Il bénéficie du soutien officiel du Ministère de la Transition Ecologique, de l’UNESCO, de l’Union européenne, de l’Irena et de l’Ademe.

www.energy-observer.org  / #EnergyObserver

André Tirlet