Dans une belle ambiance, le Championnat du Monde du Cheval Arabe de Paris s’est terminé samedi 19 novembre. Plus de 2 500 visiteurs et participants ont pu prendre part à ce concours unique qui a réuni les plus beaux pur-sang arabes du monde entier au Parc des Expositions du Bourget à Paris.
Sur les 109 chevaux inscrits, les chevaux européens ont été bien représentant en venant de Belgique, de Suisse, de Pologne, d’Autriche, d’Italie, des Pays-Bas… et bien sûr de France. Certains sont venus également des pays arabes du Golfe tels que le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis.
Le Championnat du Monde est la vitrine des champions : tous ayant déjà un titre durement gagné sur un autre tournoi. Chacun a fait de son mieux pour remporter les médailles et les trophées les plus convoités.
Le clou de la compétition a été la finale de la catégorie « Senior » pour les mâles, où se sont affrontés deux grands champions des écuries saoudiennes : EXCALIBUR EA en compétition avec son fils ALEXXANDERR. Ce dernier a remporté l’or dans cette catégorie. Tous les résultats du Championnat sont disponibles ici.
Outre la compétition, ce sont les performances qui ont rendu cet événement si unique. La Garde Républicaine et les Grandes Ecuries de Chantilly ont offert des spectacles équestres d’une extrême précision, tandis que la chanteuse Dominique Magloire a ému le public avec son interprétation de la Marseillaise.
L’événement s’est conclu par un passage de drapeau entre Jean Luc Poulain, président du CENECA et organisateur du concours, et Bader Al-Darwish, président du Club Equestre du Qatar QREC et président de la Fédération Equestre du Qatar.
« A partir de l’année prochaine, pour deux éditions en 2023 et 2025, la compétition se déroulera au Qatar. C’est un sujet de grande fierté pour nous. En 42 ans d’histoire, nous avons réussi à élever le Championnat au niveau de compétition incontournables pour tous les amateurs, passionnés et professionnels du cheval arabe. Ce que nous voulons promouvoir à l’étranger, c’est toute l’expertise française du cheval arabe », explique Jean-Luc Poulain, président du CENECA, organisateur du concours.
Le prochain Championnat du Monde du Cheval Arabe aura lieu au village culturel de Katara à Doha au Qatar, les 13, 14 et 15 décembre 2023. Il sera de nouveau de retour Porte de Versailles à Paris du 13 au 15 décembre 2024.
Le cheval arabe et Paris
Le cheval arabe est un véritable patrimoine culturel mondial. Sa beauté est légendaire, son regard est intense et sa nature est fougueuse… comme la passion qu’il dégage. Cheval divin, le pur-sang arabe est une légende vivante. Il fascine, enchante, captive et rassemble des gens du monde entier depuis l’Antiquité. Il est aimé de tous et fait partie de l’histoire commune de l’humanité et de notre patrimoine culturel mondial commun.
Plus de 40 ans après les premiers Championnats du Monde du Cheval Arabe, le Prince du Désert brille à Paris dans ce rendez-vous incontournable pour honorer un secteur d’élite qui est la pierre angulaire du monde équestre. Pendant les trois jours du championnat, Paris se lève pour devenir la capitale du cheval arabe, rendant hommage à cette race ancestrale. A travers cet événement symbolique et profondément émouvant, la France unit les continents et les cultures dans une passion commune pour l’art de l’Arabe. La nation devient l’axe central d’une tradition qui transcende les frontières et les siècles.
Ce rassemblement culturel extraordinaire fête et récompense les qualités inégalées de l’Arabe de race pure. Concourir ici, c’est élever le niveau de son élevage d’élite. L’élégance, l’endurance et l’intelligence des chevaux arabes perdurent. L’élite du monde équestre transmet ces nobles talents et caractéristiques de génération en génération à travers leur savoir-faire unique dans leurs haras. Le Championnat du Monde est l’aboutissement d’un parcours hors du commun pour la filière et un moment privilégié d’échange de connaissances et de savoir-faire entre propriétaires de chevaux, éleveurs, entraîneurs, soigneurs et membres du jury.
Ouvrez les rideaux et que le spectacle commence ! Sous les projecteurs, l’Arabe de race pure entre en scène. Les équipes participantes et le public se sont lancés dans un voyage à travers le temps et l’espace. Tout le monde s’émerveille de l’héritage de ce joyau du Moyen-Orient. Un lien unique se crée entre le public du championnat et les chevaux. Un moment précieux et magique où, malgré toutes les différences, l’homme et l’animal ne font plus qu’un.
Le cheval arabe… un héritage
Vu pour la première fois il y a plus de 6 000 ans, le cheval arabe est une créature mythique dont la légende a traversé les âges : on dit qu’il est né des vents du désert. Originaire des régions frontalières de l’Asie et du Moyen-Orient, c’est l’une des plus anciennes races de chevaux au monde. Joyau aux nombreuses facettes, son histoire est autant légendaire que le cheval lui-même.
Le cheval a été domestiqué et élevé il y a 4 500 ans par de grandes tribus bédouines isolées dans les déserts du Yémen et de la Mésopotamie. Suivant les traces de ces nomades arabes, d’autres éleveurs qualifiés ont propagé la race à travers le monde et l’ont maintenue jusqu’à ce jour. Peu importe où, il inspire toujours la passion.
Les chevaux pur-sang arabes sont apparus en Angleterre au XVIIe siècle puis aux États-Unis, en Australie, en Italie et au Japon un siècle plus tard. Napoléon Bonaparte en France fut le premier importateur de chevaux arabes égyptiens. Fasciné par leur beauté et leur force, il les fit entrer dans les haras impériaux, améliorant ainsi la cavalerie française et contribuant à l’excellente réputation des éleveurs français. Aux yeux de l’empereur, le cheval arabe est le roi. L’une de ses montures les plus célèbres était un Marengo, du nom d’une bataille remportée par l’empereur en 1800.
Le noble coursier dans son manteau gris clair a mené des armées entières à la victoire et a passé certains des plus grands moments de l’histoire avec l’empereur. Pendant quinze ans, Marengo et son maître sont inséparables. Napoléon l’a monté aux batailles d’Austerlitz, d’Iéna et de Wagram. Selon la légende, Marengo a galopé pendant cinq heures sur les 130 kilomètres entre Burgos et Valladolid. En 1812, avec l’aide de l’armée impériale presque anéantie, il survit au froid de la retraite russe et rentre en France indemne.
Depuis, l’influence des chevaux arabes en France n’a cessé de s’étendre. Grâce au croisement, ses attributs profitent à toute la filière équine. Endurance, beauté, force… ses qualités extraordinaires sont mises en valeur et transparaissent dans de nombreuses autres races telles que les poneys gallois, les percherons, les comtois et les boulonnais. Ce dernier est un cheval de trait, originaire de la Manche, qui a bâti sa réputation sous l’Ancien Régime en franchissant la Route du poisson : une piste reliant Boulogne-sur-Mer à Paris. Ces chevaux de bât pouvaient tirer des charrettes sur plus de 300 kilomètres en moins de 24 heures, livrant le poisson le plus frais aux marchés parisiens.
Le cheval arabe est témoin et acteur de l’histoire et appartient aux peuples du monde. A travers les âges, grâce au dévouement humain, le cheval arabe est devenu une légende mystique, un guerrier victorieux, un destrier épique et un ancêtre d’élite.
Aujourd’hui, l’élevage de chevaux pur-sang arabes est un art soigneusement préservé par toute une profession… propriétaires, éleveurs, entraîneurs et artisans. Depuis près d’un demi-siècle, tous ces hommes sont réunis à Paris pour célébrer leur passion commune pendant le Championnat du Monde du Cheval Arabe.
André Tirlet