Avec l’approche des Jeux Olympiques 2024 qui auront lieu à Paris cet été, voilà venu le temps de se pencher sur les liens qu’entretiennent les univers du sport et de la mode afin de voir jusqu’à quel point ils peuvent être amenés à s’influencer mutuellement.
Aussitôt présentée, aussitôt dévalisée, c’est le sort subit par la collection de Le Coq Sportif pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. La Marque a créé les tenues pour les 800 athlètes qui représenteront la France pour l’occasion ce qui fait 1060 modèles différents. Et c’est une majorité des fédérations sportives qui porteront la marque lors de la compétition. Portées par des sportifs ou pas, les créations de cette collection devraient donc envahir les rues de Paris et d’une grande partie de la France cet été.
En effet, sport et mode on rarement fait aussi bon ménage, pour preuve, les collaborations entre marque de mode et marques de sport se multiplient, Adidas X Guggi, Saint Laurent X Cavalleria Toscana, Puma X Maison Kitsune, parce que l’on peut être chic pour faire du sport ou être sportswear et griffé.
Sport et mode n’ont pourtant pas attendu d’occasion particulière pour s’entremêler.
Effectivement le sportswear existe depuis bien plus longtemps qu’on ne le pense. Dans les années 1920, René Lacoste, dit « le Crocodile », lassé de devoir remonter les manches de sa chemise lui tenant trop chaud sur le cours de tennis, crée alors le maintenant célébrissime Polo Lacoste. Il s’inspire du haut des joueurs de polo qu’il fait faire en coton égyptien piqué, pour le côté élastique, auquel il fait ajouter un col, pour le côté chic. L’entreprise Lacoste est créée en 1933 et la production du polo avec le crocodile à destination du public brodé est lancée. Avec cette pièce, René Lacoste ne révolutionne pas que le monde du tennis mais aussi celui de la mode, c’est la première marque qui peut être reconnue immédiatement grâce à un logo visible. C’est aussi le vêtement de sport qui est porté dans la vie quotidienne, aussi bien par les champions de tennis, les PDG de multinationales et même parfois des grands-mères dans le coup… Depuis le polo n’est pas la seule trace laissée par le sport dans la mode. On retrouve d’autres intemporels comme la botte cavalière indispensable de l’hiver, ou la jupe tennis au tombé toujours impeccable.
Parmi toutes les pièces issues du monde du sport, les baskets ou sneakers semblent être des incontournables des gardes robes et n’épargner aucune maison de luxe. Pour Karl Lagerfeld le jogging représentait le laisser-aller ultime, et il n’en a pas pour autant délaissé le sportswear. Déjà pour l’hiver 2014/2015 le couturier faisait déambuler les mannequins chaussées de leurs baskets dans un « supermarché » signé Chanel. Depuis les sneakers ne semblent pas près de quitter les podiums, licorne futuriste et aérodynamique chez Balmain, taille aussi démesurée qu’une superproduction hollywoodienne chez Balenciaga ou même basket Louboutin pour les accros des semelles rouges. Les sneakers se déclinent à l’infini et à l’occasion des JO Le Coq Sportif propose une version unisexe pour sa collection équipe de France olympique et paralympique.
Mais les vêtements de sport ne sont pas qu’un moyen de modifier les silhouettes de mode, c’est aussi une source d’inspiration pour bien plus de créateurs que ce que l’on croit. Et les interprétations et versions de la garde-robe sportive sont aussi diverses que les créateurs. Ambiance vintage quand Nicolas Ghesquière propose chez Louis Vuitton des maillots de rugby XL à rayures, nostalgie d’un temps ou le ballon ovale n’était pas encore professionnalisé. Chez Chanel, même la plus populaire des disciplines sportives devient chic.
Le foot, ne se contente pas de déchaîner les passions de la ville de Manchester il en est une caractéristique, il s’invite donc au défilé des métiers d’art le long de Thomas Street. Virginie Viard associe avec aisance chaussettes hautes et tailleur en tweed. Non seulement le sport n’épargne pas la mode, mais la mode influence elle aussi le sport, même ceux qui ne se pratiquent pas dans un stade ou qui ne sont pas regardé en direct par des millions de personnes. Pour preuve l’ultra-zen, mais aussi ultra-tendance, yoga craque pour s’offrir un total look Balenciaga par Demna et défiler dans les rues de Los Angeles.
L’avenir nous dira si le sportswear sera aussi présent qu’aujourd’hui dans nos garde-robes. Ce qui est certain c’est que sport et mode n’ont cessé de collaborer ces cent dernières années, et que de façon consciente ou non, nous nous sommes habillé sport à la ville.
Quels articles de spots infiltreront nos garde-robes ? Ce qui semble certain c’est que dans un avenir proche peu importe l’élément sportswear porté, il semblerait que l’essentiel se résume à ce qu’il soit orné des anneaux Olympiques.
Coralie Fabreguettes