Avec ses maisons à colombages, ses rues pavées et ses façades colorées, Colmar attire autant par ses attraits touristiques que par le charme de son hôtellerie romantique, design, traditionnelle. Plaisir des yeux mais aussi des sens, la ville est sur la route des vins d’Alsace, une région réputée pour ses spécialités culinaires du baeckeoffe (sorte de potée), aux bredalas (petits biscuits secs) sans oublier le classique kougelhof en version sucrée et même salée
Entre Mulhouse et Strasbourg, Colmar n’est pas en reste. Cette “Belle” d’Alsace se targue aussi d’un quartier surnommé la Petite Venise (comme à Strasbourg) en référence à ses canaux et affiche ses splendides maisons à colombages et aux façades polychromes. Ses atouts sont nombreux et séduisent par delà les frontières. La ville est même en passe de devenir une future destination convoitée des Chinois. La ville a été choisie en juin dernier pour servir d’arrière-plan à une émission de télé-réalité de Hunan TV. Pendant trois semaines, cinq stars sont venues gérer un restaurant chinois. Ces people et les 200 personnes de l’équipe de production ont dormi sur place, fait leurs courses dans les commerces de la ville et ont accueilli des clients pour déjeuner et dîner. 188 millions de téléspectateurs et plus de 2,8 milliards de vues sur Internet pour la saison 1 de Chinese
Restaurant. Colmar va finir pas être plus connue en Chine qu’en France ! Un coup de projecteur bienvenu pour cette ville à l’histoire riche (dès 823 Colmar est cité dans un acte de donation de l’empereur Louis Le Pieux, le fils de Charlemagne pour ceux qui l’auraient oublié) qui, en 1354, ville Impériale la plus importante d’Alsace après Strasbourg, avait participé à la création de la Décapole afin de défendre avec dix autres villes ses privilèges. La beauté de la ville, ses demeures fastueuses datent elles des XV et XVIe siècles, âge d’or où les marchands et les terres agricoles et surtout viticoles apportent richesse et opulence. Colmar a su préserver, malgré les guerres et des vagues d’épidémies, son identité. Aujourd’hui, elle se visite en barque à fond plat à travers le quartier des maraîchers qui mène jusqu’à celui de la Petite Venise. En calèche (uniquement en période estivale) ou en petit train sont deux autres options pour se balader, sans oublier la meilleure : la promenade à pied. Celle qui permettra le nez au vent de s’extasier devant la décoration de style Renaissance allemande de la Maison des Têtes ornée de 111 masques et d’un oriel de trois étages, de remarquer la sculpture d’un drapier tenant une aune sur le poteau d’angle de la maison Zum Kragen au 9 de la rue des Marchands ou encore de dénicher l’étoile à 5 branches, symbole de la corporation des brasseurs de bière très présents dans la cité, sur la Boîte à Mouche, la plus petite maison de Colmar…
Envie de culture ?
Une halte s’impose au musée Unterlinden pour sa pièce maîtresse : le Retable d’Issenheim du peintre allemand Matthias Grünewald, achevé en 1516. Les onze panneaux de tilleul de la vie du Christ et celle de Saint Antoine l’Ermite de ce chef-d’oeuvre gothique mondialement connu sont à nouveau en cours de restauration (celleci avait été interrompue en 2011) et devraient d’ici 3 à 4 ans retrouver toute fraîcheur de leurs couleurs. Pour le folklore, le musée Hansi replonge le visiteur dans
l’ambiance des scènes dessinées de l’Alsace idéale selon Jean Jacques Waltz, célèbre sous le pseudo de Hansi. Connu dans le monde entier pour la réalisation de la statue de la Liberté, Frédéric Auguste Bartholdi est né à Colmar en 1834. Sa veuve a légué sa demeure natale, un vaste hôtel particulier du XVIIIe siècle, aménagé depuis en musée avec une salle entière consacrée à son œuvre majeure : La Liberté éclairant le Monde. Riche d’un passé dont elle peut s’enorgueillir, Colmar
est aujourd’hui un carrefour stratégique entre les grands centres urbains alsaciens (Strasbourg et Mulhouse) et les métropoles européennes de Fribourg en Allemagne et de Bâle en Suisse. Elle continue sa dynamique et, en plus de ses charmes architecturaux, elle offre un visage commerçant très attractif où elle cherche à mettre en avant les savoir-faire locaux comme le linge de maison ou ceux d’artisans contemporains que ce soit dans la joaillerie comme la fameuse bijouterie horlogerie Roedelsperger, la maroquinerie avec le créateur de Goxoa Bag Hocine Bouzahzah qui fabrique tout sur mesure dans sa boutique de la rue du Lauenstein, l’ébénisterie avec Erny Céations installée place Saint Joseph qui existe depuis trois générations et connaît un regain depuis sa reprise en 2015. La signature visuelle historique de l’Atelier Erny, qui travaillait beaucoup avec le verre et le métal, demeure mais s’enrichit de nouveaux assemblages plus minéraux… garder le meilleur de la tradition en l’adaptant à l’air du temps. Tout comme Colmar.