Nul besoin de croire au Père Noël, ni de vous promettre la lune, mais de s’en rapprocher, je vous l’accorde, puisque voici une invitation à vous évader vers l’une des destinations les plus incroyables qu’il est offert aux voyageurs de découvrir la terre des Samis. Mais attention, c’est un grand espace qui se respecte !
PAR PASCAL FALCONE
Au nord de la Finlande, à trois heures de vol de Paris, le cercle polaire est une étendue infinie où des éleveurs de rennes vivent en harmonie avec la nature. Gardiens des légendes et des traditions, les Samis sont un peuple vieux de quelques millénaires et les Lapons sont environ 70 000 à vivre encore sur leurs terres ancestrales. Le territoire de ces anciens nomades s’étend de la Norvège à la péninsule de Kola, en Russie, en passant par la Suède et la Finlande. C’est direction Ivalo, à l’intérieur du cercle arctique, dans un village situé sur la rivière éponyme, à la lisière des forêts du parc national Uhro Kekkonen, là où les hommes sont les amis des rennes, que nous vous emmenons pour vivre une expérience nordique : les aurores boréales d’un début d’hiver. Nous voilà emmitouflés dans notre combinaison de cosmonaute du grand Nord, à l’abri des -19°C qu’indique le thermomètre alors que le soleil n’est pas encore tout-fait couché – il n’est que 16 heures. Le traîneau à chiens glisse sur une neige poudreuse recouvrant à l’infini l’horizon que nous ne pourrions jamais atteindre. Seuls les aboiements des malamutes viennent briser le silence d’une carte postale que nous ne souhaitons pas envoyer, afin que ce paradis blanc reste intact.
Le réchauffement climatique et les extractions minières mettent en péril l’avenir de ces peuples jadis nomades. En raison des chaleurs inhabituelles, la neige fond, l’eau gèle et forme ainsi des couches, empêchant les rennes de trouver leur nourriture. Il faut réunir les bêtes dans des enclos pour les nourrir et cela coûte cher. C’est un peuple résiliant qui tente de se faire connaître
et de toucher l’opinion publique. Les Samis, ou Lapons, se réunissent dans leur parlement à Kaakanen, un village à 25 Km de Inari.
Aurores boréales
Le ciel est une toile de cinéma sur laquelle va se projeter un film multicolore comme je ne l’ai jamais vu auparavant dans ma vie. Le feu crépite, les flammes montent au son des tambours et le ciel s’embrase dans des tons rose et orange. Une neige coulante s’est accrochée aux épineux, les branches alourdies de ce poids ne les empêchent aucunement de toucher de leur cime un ciel changeant. La musique rythmée par les tambours donne un prétexte pour bouger nos pieds bien installés dans de grosses bottes fourrées. Nos mains restent bien accrochées à la tasse d’herbes infusées, sa chaleur nous accompagne en attendant que le spectacle commence. Ce phénomène étrange que sont les aurores boréales est d’un point de vue scientifique le résultat d’interactions entre des vents solaires chargés de particules et le champ magnétique terrestre. Mais pour nous, simples spectateurs, nous nous contenterons de la vision onirique qui s’offre à nous. Ce sont des voiles de verts allant de l’éclat d’émeraude à un vert néon. Mais qu’importe puisque sans mots, nous voilà happés par ce messager venu de l’au-delà, prêts à partir dans d’autres couleurs, peut-être l’indigo ou le violet. Vous en oubliez le froid sidéral qui vous entoure. Un sentiment inexplicable vous envahit, vous êtes les privilégiés d’une vision extraordinaire montrant l’une des beautés de notre planète terre. Les aurores boréales sont visibles de septembre à avril.
Tradition et modernité des Samis
Leur langue finno-ougrienne, composée de neuf dialectes, n’est pas un frein à la modernité. La nouvelle génération écoute du rap, tout en participant aux chants gutturaux lapons traditionnels, les joïks, au son des tambours samis en peau de renne.
Pour les grandes occasions, on sort le kofte, un costume coloré orné de perles brodées, de tissage de lacets, un art traditionnel nommé “duodji”. Ces Indiens d’Europe furent diabolisés par les missionnaires scandinaves, qui les accusaient de magie, confisquaient et détruisaient les tambours de forme ovale, représentant les trois mondes : le céleste des dieux, le terrestre des hommes, et le monde souterrain des morts. Les Samis d’aujourd’hui sont reconnus comme un peuple supranational, ils ont des droits et peuvent enfin être fiers de leur héritage culturel. Les anciens tentent de le transmettre aux nouvelles générations.
Si le traîneau à chiens est apprécié par les voyageurs, les Samis utilisent quant à eux des motoneiges, ouvrant ainsi les grands espaces à des déplacements plus rapides, une modernité qui les rend plus sédentaires.
Le luxe d’un hôtel à fleur de nature
Proche du lac Inari, l’hôtel “Inari Wilderness hotel” est un doux mélange de confort et de nature sauvage. Conçu
avec une architecture idéale pour offrir un regard vers l’extérieur – la nature enchanteresse -, ce complexe haut de gamme est aussi le départ des activités nordiques que l’on vient rechercher dans ce bout du monde. A moins d’une heure de l’aéroport d’Ivalo, les hôtels Wilderness sont situés dans le nord de la Laponie, à environ 300 à 350 Km à l’intérieur du cercle polaire arctique.
L’hôtel est tout proche du village sami, favorisant ainsi les rencontres avec les éleveurs et fermiers. C’est une immersion dans la culture sami, tout en profitant du confort d’un hôtel aux offres multiples, puisque vous pouvez opter pour la cabine Inari aurora, pour une contemplation du ciel et des aurores boréales depuis votre lit. Bien au chaud dans leur plaid polaire, un verre de vin à la main, les amoureux adorent célébrer l’amour dans ces cabines au toit de verre. Le feu crépite dans les chalets arctiques d’Inari, avec un intérieur décoré dans un design scandinave, une touche lapone et toujours le spectacle, grâce aux baies vitrées.
Tradition oblige, vous allez vivre l’expérience du sauna privatif et peut-être même vous rouler dans la neige ! Notre coup de cœur va aux cabanes en rondins d’Inari pour le charme fou du bois et de cette ambiance tellement nordique. L’emplacement privilégié, face au lac Inari ou à la rivière Nukkumajoki, est un plus. Le salon spacieux permet de réunir une famille ou des amis et la mezzanine offre un couchage en lit simple à quatre personnes ou enfants. Dans le bâtiment principal, il y a aussi des chambres simples, idéales pour les voyageurs désireux de ne passer qu’une à plusieurs nuits. Si la nature se laisse contempler durant des heures, les activités nordiques ne manquent pas et vous pouvez séjourner une semaine sans jamais avoir le sentiment de vous ennuyer.
Voilà certainement l’hôtel le plus complet, avec un charme fou pour vivre une expérience unique du grand Nord.
